
SUSPENSION DE L’ARRÊTÉ SUR LA CESSATION DE PARUTION | MAMADOU IBRA KANE SALUE UNE VICTOIRE POUR L’ÉTAT DE DROIT

Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS), est revenu sur la décision de la Cour suprême suspendant l’arrêté du ministère de la Communication relatif à la cessation de parution de plusieurs organes de presse. Pour lui, cette décision constitue un tournant majeur dans la défense de la liberté de la presse au Sénégal.
« Les actions en référé contre les décisions du ministère ont été individuelles. La nôtre a été rejetée pour vice de forme, mais notre consœur Aissatou Diop Fall a introduit une requête qui a abouti. Le plus important est que la Cour a suspendu l’arrêté lui-même, ce qui concerne désormais l’ensemble des médias visés. C’est une décision à portée générale », a-t-il précisé.
Pour Mamadou Ibra Kane, cette décision judiciaire est le signe d’une consolidation de l’État de droit. « Cela montre que nous avons un embryon d’État de droit qui se renforce, notamment en matière de protection des libertés fondamentales comme la liberté de la presse », a-t-il estimé.
Concernant les débats sur l’encadrement des médias, le président du CDEPS reconnaît la nécessité d’une régulation mais insiste sur le respect des principes démocratiques. « L’encadrement du secteur des médias est indispensable, même dans les démocraties les plus avancées. Mais cet encadrement doit se faire dans le respect des lois et de l’État de droit », souligne-t-il.
Il rappelle que le CDEPS a toujours milité pour une professionnalisation du secteur : « Dès 2009, lors des premières discussions sur le Code de la presse, nous avons défendu l’introduction du concept d’entreprise de presse pour mieux encadrer la profession. »
Mamadou Ibra Kane s’oppose fermement à ce qu’il qualifie de tentative de musèlement déguisée : « Sous prétexte d’assainissement, on ne peut pas imposer une logique de contrôle politique sur les entreprises de presse privées. »
Le président du CDEPS appelle à un dialogue responsable, soulignant que la presse reste un pilier essentiel de toute démocratie et que ses difficultés ne peuvent être résolues sans concertation ni respect des principes de liberté.