La Présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), Aminata Fall Niang, a appelé à l’organisation urgente des assises nationales de la famille. Invitée de l’émission En Vérité sur RSI, animée par Migui Marame Ndiaye, elle a soutenu que le Code de la famille sénégalais, tel qu’il existe aujourd’hui, ne reflète plus les mutations profondes de la société.

Selon elle, ce texte fondateur, élaboré dans un contexte socio-culturel désormais révolu, montre ses limites dans la prise en compte de l’évolution des structures familiales, des droits des femmes, de la protection des enfants, ainsi que des nouveaux défis liés aux violences basées sur le genre.

Pour Aminata Fall Niang, l’enjeu dépasse largement la simple révision technique d’un document juridique : « Je pars du principe que le Code de la famille, c’est le statut personnel. Le statut personnel régit chaque individu de ce pays, homme ou femme, jeune ou moins jeune. Chaque citoyen doit pouvoir dire comment il entend être régi par ce Code », a-t-elle affirmé.

Elle insiste sur la nécessité d’un débat national inclusif, réunissant experts, acteurs institutionnels, organisations de la société civile et populations, afin de définir collectivement le modèle de famille auquel aspire la nation sénégalaise : « Qu’est-ce qu’on veut comme société ? Quel est le modèle de famille que nous voulons ? Personne ne peut l’imposer, ni le gouvernement, ni les associations, ni aucun groupe particulier », a-t-elle martelé.

Pour la présidente de l’AJS, les Assises nationales du Code de la famille devraient permettre de dégager des pistes de réforme consensuelles et de mettre en place des commissions chargées de traduire les conclusions en propositions concrètes.

Elle estime qu’à l’image des grandes concertations déjà menées sur la politique, la justice ou d’autres thématiques majeures, il est temps d’accorder à la famille, institution centrale de la société sénégalaise, un espace de réflexion à la hauteur de ses enjeux.

« Il serait bon que nous puissions avoir des assises du Code de la famille afin d’aboutir aux modifications nécessaires », a conclu Aminata Fall Niang, réaffirmant l’urgence d’une mise à jour du cadre juridique pour l’adapter aux réalités contemporaines.