
CHEIKH DIBA APPELLE À UNE PRIORISATION STRICTE DE LA DÉPENSE PUBLIQUE

Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a plaidé samedi pour une priorisation rigoureuse des dépenses publiques, estimant que la rareté des ressources impose à l’État des arbitrages stricts afin de garantir l’efficacité et la soutenabilité des politiques publiques.
S’exprimant lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen du projet de budget de son département pour l’exercice 2026, le ministre a souligné que toutes les urgences ne peuvent être satisfaites simultanément. « Lorsque les ressources sont limitées, l’arbitrage devient une nécessité. Tout peut être urgent, tout peut être important, mais il nous faut prioriser », a-t-il déclaré.
Selon Cheikh Diba, cette priorisation doit s’appuyer sur l’impact réel des politiques publiques, l’équité territoriale et la soutenabilité financière. Il a indiqué que les allocations budgétaires prévues dans la loi de finances 2026 ont été arrêtées « avec prudence », à l’issue d’arbitrages budgétaires « rigoureux ». Des crédits ont été accordés chaque fois que des marges ont été identifiées, a-t-il précisé.
À défaut de ressources suffisantes, le gouvernement a opté pour des solutions alternatives, telles que l’optimisation des dépenses, le redéploiement interne, la rationalisation des programmes et le phasage des investissements, afin d’assurer une gestion plus efficiente des finances publiques.
Le ministre des Finances et du Budget a par ailleurs invité les députés à jouer un rôle actif dans l’effort national de redressement, les qualifiant de « copilotes » du processus. « Nous avons besoin de vous, non seulement comme relais des préoccupations des populations, mais aussi comme copilotes de l’effort national de redressement », a-t-il affirmé, appelant les parlementaires à renforcer leur rôle de pédagogues et de conseillers auprès des citoyens.
Doté de 681,762 milliards de francs CFA en autorisations d’engagement (AE) et de 676,351 milliards de francs CFA en crédits de paiement (CP), le budget 2026 du ministère des Finances et du Budget vise, selon Cheikh Diba, à concilier développement humain, justice sociale et compétitivité économique. Le ministre a encouragé les députés à expliquer les choix budgétaires afin de renforcer la confiance et favoriser l’adhésion citoyenne aux politiques publiques.
Il a également indiqué que l’adoption du budget contribuera à la mise en œuvre du Plan de redressement économique et social (PRES), dont les retombées sont estimées à 162 milliards de francs CFA. Dans ce cadre, il a insisté sur la nécessité de maîtriser et de rationaliser les dépenses, notamment la masse salariale, à travers la digitalisation des processus de recrutement, de suivi et de contrôle des effectifs.
Face aux défis conjoncturels actuels, Cheikh Diba a estimé que l’action du gouvernement doit être accompagnée d’un engagement accru des parlementaires, des collectivités territoriales et des autres départements ministériels. Il a par ailleurs salué les nouvelles orientations de l’Assemblée nationale en matière d’évaluation des politiques publiques, estimant que le suivi des projets et programmes d’investissement publics permettra d’améliorer l’efficacité de la dépense publique.
Le ministre Diba a appelé à la construction d’un large consensus national pour sortir le Sénégal de sa situation de « vulnérabilité » et le remettre sur une trajectoire de croissance durable et crédible. Il a rendu hommage aux agents du ministère des Finances et du Budget, saluant leur travail « souvent discret mais essentiel au bon fonctionnement de l’État ».





