
COOPERATION JUDICIAIRE SÉNÉGAL-FRANCE : LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE SÉNÉGALAIS PRÉCISE APRÈS DES PROPOS DE L’AMBASSADRICE DE FRANCE

À la suite de l’intervention de la ministre de la Justice, Garde des Sceaux, devant l’Assemblée nationale, des déclarations de l’ambassadrice de France au Sénégal, faites-en réponse à une question de presse, ont suscité de nombreuses réactions dans l’opinion publique, notamment autour des dossiers d’extradition impliquant deux ressortissants sénégalais établis en France.
Dans un communiqué rendu public, le ministère de la Justice du Sénégal a tenu à apporter des clarifications afin d’éviter toute interprétation erronée susceptible d’alimenter une polémique inutile entre les deux pays.
Le ministère rappelle tout d’abord qu’un courrier officiel du ministère français de la Justice a récemment été adressé aux autorités judiciaires sénégalaises. Ce courrier sollicite la transmission d’informations déjà versées au dossier et régulièrement communiquées par le magistrat sénégalais en charge de la procédure.
Par respect des accords de coopération judiciaire liant le Sénégal et la France, les autorités judiciaires sénégalaises ont décidé de transmettre à nouveau les informations requises, bien qu’elles aient déjà fait l’objet d’une communication officielle. Une démarche qui, selon le ministère, s’inscrit pleinement dans le cadre des engagements internationaux librement consentis par l’État du Sénégal.
Le communiqué insiste par ailleurs sur un point fondamental : il ne saurait être question de pressions exercées sur la justice française, contrairement à certaines lectures relayées dans l’espace public. Il s’agit plutôt, souligne le ministère, de l’application normale du principe de réciprocité entre États souverains dans leurs relations judiciaires internationales.
Toutefois, le ministère de la Justice exprime une réserve quant à l’attitude de l’ambassadrice de France, estimant que certains de ses propos pourraient être perçus comme une relativisation de la gravité des faits reprochés aux personnes concernées, à savoir des accusations de corruption et de détournement de deniers publics. Des infractions que les autorités sénégalaises considèrent comme particulièrement sérieuses au regard des principes de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes.
Selon le communiqué, une telle posture diplomatique, même involontaire, pourrait être interprétée comme un jugement de valeur inapproprié, voire comme une forme d’ingérence, dans une affaire que le Sénégal juge d’importance majeure pour l’État de droit.
Le ministère de la Justice réaffirme l’attachement du Sénégal à une coopération judiciaire respectueuse, équilibrée et fondée sur la confiance mutuelle, tout en rappelant sa détermination à faire toute la lumière sur les affaires de corruption et de détournement de fonds publics, dans le strict respect des procédures judiciaires nationales et internationales.





