Les producteurs de riz du département de Dagana, dans la vallée du fleuve Sénégal, tirent la sonnette d’alarme face à une crise de commercialisation sans précédent. Plus de 60 000 tonnes de riz blanc et 300 000 tonnes de riz paddy dorment dans les magasins, faute de débouchés. Une situation qui menace la pérennité de la filière rizicole et risque de compromettre les prochaines campagnes agricoles.

Le porte-parole des producteurs, Adiouma Boh, a exprimé la détresse du monde rural lors d’une récente sortie médiatique : « Le problème, c’est la mévente totale du riz. On ne peut pas produire sans commercialiser ni transformer. Aujourd’hui, à travers toute la vallée, le riz est là, en train de souffrir. Je dis même que le riz crie au secours pour être vendu. »

Face à cette crise, les producteurs appellent à une intervention urgente de l’État pour écouler les stocks et soutenir la filière. « C’est l’État qui a la solution. Si rien n’est fait, les conséquences se répercuteront sur les prochaines saisons. L’agriculteur ne peut pas attendre : il faut traiter, fertiliser, entretenir. Sans argent, c’est la catastrophe », a averti M. Boh.

Les acteurs du secteur exhortent le gouvernement à trouver une solution rapide à la commercialisation du riz local, tout en préparant la campagne de saison sèche 2026, considérée comme une étape clé du contrat-programme de 1 000 milliards de F CFA signé avec l’État pour atteindre 75 % d’autosuffisance en riz.

Adiouma Boh a lancé un appel solennel au président de la République et au Premier ministre Ousmane Sonko : « Le président a visité les périmètres rizicoles il y a quelques mois. Aujourd’hui, nous faisons face à de graves difficultés de commercialisation. Nous lui demandons d’intervenir rapidement pour sauver la riziculture nationale. »

Cette crise, si elle perdure, pourrait mettre en péril les revenus de milliers de producteurs et ralentir la marche du Sénégal vers son objectif d’autosuffisance alimentaire.

Avec Seneweb