Dakar a abrité, mardi, le lancement officiel de l’Africa-Europe Youth Academy (AEYA), une initiative d’envergure continentale dotée d’un budget de 15 millions d’euros, soit environ 9 milliards de francs CFA. La cérémonie, présidée par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Khady Diène Gaye, a réuni les partenaires clés du projet : l’Union européenne, Expertise France et l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS).

Un pari sur la jeunesse africaine

Destiné aux jeunes Africains âgés de 18 à 30 ans dans 20 pays d’Afrique subsaharienne, le programme AEYA ambitionne de former une nouvelle génération de leaders capables de relever les défis majeurs du continent. L’initiative met un accent particulier sur l’inclusion : 50% des bénéficiaires devront être des femmes, et 25% des participants seront issus de situations de vulnérabilité.

« Ce programme constitue l’un des projets phares du plan d’action pour la jeunesse de l’Union européenne, qui vise à donner aux jeunes d’Afrique subsaharienne les moyens de s’affirmer pleinement comme leaders et porteurs de changement », a déclaré la ministre Khady Diène Gaye, qualifiant ce lancement « d’étape déterminante » pour l’autonomisation de la jeunesse africaine.

Trois piliers pour transformer le potentiel en action

L’AEYA s’articule autour de trois composantes complémentaires baptisées Unlock, Amplify et Connect. Le premier volet vise à éveiller le potentiel des jeunes, le deuxième à former et accompagner les jeunes leaders dans leurs projets, tandis que le troisième cherche à renforcer les réseaux et le mentorat entre pairs.

« Ce programme est pensé par les jeunes et pour les jeunes », a souligné Séverine Péters Desteract, directrice Économie durable et inclusive à Expertise France, insistant sur le rôle des jeunes comme « multiplicateurs d’impact » dans les domaines économique, social et citoyen.

Concrètement, l’académie proposera des formations, des hackathons et des partenariats universitaires. « La jeunesse n’est pas seulement l’avenir, elle est le présent », a affirmé Giovanni Grandi, responsable du bureau régional de l’AICS.

Un engagement européen renforcé

Les ambassadrices de France et d’Italie au Sénégal ont réaffirmé les engagements de leurs pays dans cette initiative. Christine Fages a précisé que Paris, via Expertise France, assurera la mise en œuvre de 9 millions d’euros sur les 15 millions du budget total, auxquels s’ajoute un cofinancement français.

De son côté, Caterina Bertolini a mis en avant l’engagement italien dans la formation des jeunes africains à travers le micro-financement, les bourses, les stages et les programmes d’échanges. Elle a rappelé le rôle de l’Italie comme cofondatrice de l’initiative Youth for Climate.

Les deux diplomates ont insisté sur l’interdépendance des destins africain et européen, affirmant que cette coopération renforcée est essentielle pour le développement durable des deux continents.

Répondre aux défis du 21e siècle

Inscrite dans la stratégie Global Gateway Afrique-Europe, l’AEYA entend contribuer à la résolution des grands défis continentaux : changement climatique, transition numérique et lutte contre les inégalités sociales.

« L’AEYA n’est pas seulement une initiative technique. Il est aussi un espace de confiance où les jeunes Africains et Européens pourront bâtir des passerelles, déconstruire les stéréotypes et imaginer ensemble des futurs communs marqués par la solidarité, la dignité et l’innovation », a conclu la ministre Khady Diène Gaye, appelant à « continuer à investir dans la jeunesse » pour réaliser la vision 2050 d’un continent africain prospère, pacifique et résilient.

Avec ce programme ambitieux déployé sur quatre ans, l’Europe et l’Afrique affirment leur volonté de placer la jeunesse au cœur du partenariat entre les deux continents.