Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Élimane Kane, directeur exécutif de LEGS Africa, s’est exprimé sur la nouvelle loi concernant l’OFNAC et les lanceurs d’alerte. Il s’est réjoui des réformes entreprises par les nouvelles autorités, tout en rappelant les failles laissées par l’ancien président Macky Sall.

Selon lui, la lutte contre la corruption a souvent relevé d’une simple « façade » sous l’ancien régime : « Ceux qui dirigeaient le pays avaient besoin de ces outils, surtout parce que les Nations Unies imposaient certaines conventions. »

Il rappelle que si l’OFNAC avait été créé sous Macky Sall pour renforcer ce dispositif, ce dernier l’a profondément affaibli en modifiant son fonctionnement à la veille de l’élection présidentielle de 2024 : « En janvier 2024, à un mois des élections, il a complètement changé l’OFNAC. Cela ne rendait pas service à l’institution. J’avais même dit au directeur actuel que cette loi n’était pas bonne et que nous allions plaider pour sa révision. Aujourd’hui, nous ne pouvons que nous féliciter du changement. »

Élimane Kane a également salué l’adoption d’une loi encadrant la protection des lanceurs d’alerte, une revendication ancienne de la société civile : « Deux lois nous tenaient à cœur : celle sur les lanceurs d’alerte et celle sur la protection des défenseurs des droits humains. »

Toutefois, il estime que le champ de la nouvelle loi reste trop restreint : « Elle se limite aux crimes financiers et à la corruption. Il faudrait l’élargir aux droits humains, aux questions environnementales et de santé, afin de protéger tous ceux qui dénoncent des pratiques illégales dans la société. »

Pour le directeur exécutif de LEGS Africa, ces réformes constituent une avancée notable. Mais il appelle à aller plus loin pour garantir une véritable protection des citoyens engagés et renforcer la crédibilité de la lutte contre la corruption au Sénégal.