Le Doyen Abdoul Mazide Ndiaye, monument de la société civile sénégalaise, s’est éteint, laissant derrière lui un héritage profondément ancré dans la mémoire collective nationale. Connu pour son intégrité, son engagement sans relâche et son intransigeance morale, il fut une voix incontournable des luttes citoyennes et un artisan de la démocratie sénégalaise.

Durant plusieurs décennies, Abdoul Mazide Ndiaye s’est distingué comme un militant infatigable, à la croisée de plusieurs combats : pour les droits humains, la participation citoyenne, la transparence électorale et le développement communautaire. Fondateur de l’OFADEC et acteur majeur du CONGAD, il a marqué le paysage associatif et contribué à structurer durablement le mouvement de la société civile au Sénégal.

Engagé très tôt dans les mouvements progressistes, il fut également l’un des pionniers de la mouvance maoïste au Sénégal, aux côtés de Landing Savané, marquant ainsi son ancrage dans les courants de pensée révolutionnaires des années 70. Homme de convictions, il a su évoluer avec son temps, tout en restant fidèle à ses principes : rigueur, justice sociale et patriotisme.

Parmi ses faits d’armes les plus notables figure sa participation à l’élaboration du Code électoral consensuel de 1992, moment charnière dans l’histoire démocratique du pays. Son rôle au sein de l’ONEL (Observatoire national des élections) a également été salué pour sa rigueur et sa neutralité.

Au sein du Gradec, sa famille militante, comme dans tout l’écosystème de la société civile, sa disparition laisse un vide difficile à combler. Ceux qui l’ont côtoyé saluent la mémoire d’un homme de principes, dont la parole, toujours empreinte de force et de conviction, a inspiré plusieurs générations.

Plus qu’un militant, Abdoul Mazide Ndiaye était un repère moral. Sa vie et son œuvre resteront gravées comme un modèle d’engagement citoyen et un héritage précieux pour les générations futures.