
PROCÈS DE MOUSTAPHA DIAKHATÉ | VERDICT ATTENDU LE 2 JUILLET, SES AVOCATS DÉFENDENT LA LIBERTÉ DE CRITIQUE POLITIQUE

Le procès de l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté, poursuivi pour des propos jugés offensants envers le président de la République, connaîtra son dénouement le 2 juillet 2025, date à laquelle le tribunal rendra son verdict. Lors de l’audience, ses avocats ont livré une plaidoirie musclée en faveur de la liberté d’expression et de critique politique.
La défense, composée de Mes El Hadji Amadou Sall, El Hadji Diouf, Oumar Youm et Antoine Mbengue, a appelé la juridiction à ne pas se substituer à un tribunal d’opinion politique. « Les magistrats ne sont pas les juges de la critique politique », ont-ils affirmé, soulignant le caractère fondamental de la liberté d’expression dans une démocratie.
Au cœur des débats, l’usage du mot « gougnafier », qualifiant de manière péjorative un comportement ou une attitude, mais dont la portée exacte reste sujette à interprétation. Les avocats ont contesté l’analyse du parquet qui, selon eux, n’a présenté que des synonymes approximatifs sans démontrer l’intention d’offenser.
« Ce que notre client a dit manque peut-être de révérence, mais ce n’est pas une offense au chef de l’État », ont plaidé les conseils, insistant sur le fait que la critique, même acerbe, reste un droit fondamental dans l’exercice démocratique.
Les défenseurs de M. Diakhaté ont également rappelé que la République n’est pas un espace d’impunité politique, et que ses principes exigent de tolérer la contestation :
« On ne peut retirer à un opposant le droit à la critique. Qu’on nous emprisonne 1000 ans, on continuera à dénoncer les dérives pour restaurer l’orthodoxie républicaine. »
Le représentant du parquet a requis six mois, dont trois mois ferme, ainsi qu’une amende de 200.000 FCFA contre Moustapha Diakhaté.
Alors que le procès cristallise l’attention de nombreux acteurs politiques et de la société civile, le verdict attendu le 2 juillet sera perçu comme un signal fort sur les limites de la liberté d’expression au Sénégal, dans un contexte où la régulation de la parole publique reste un sujet de débat constant.