
SAINT-LOUIS | LE MOUSTIQUE CULEX ACCÉLÈRE LA TRANSMISSION DE LA VALLÉE DU RIFT

Le docteur Bouly Diop, chef de la division de la surveillance épidémiologique à la Direction de la prévention du ministère de la Santé, a alerté ce mardi sur la situation préoccupante liée à l’épidémie de la fièvre de la vallée du Rift dans la région de Saint-Louis. Invité de la matinale Salam Sénégal, il a expliqué les causes de la multiplication des cas et des décès enregistrés.
Selon le spécialiste, la principale nouveauté qui accélère la propagation de la maladie à Saint-Louis réside dans le fait qu’elle est désormais transmise par les moustiques, notamment le culex. « La maladie est transmise aussi par les moustiques, ce qui explique la rapidité de la propagation à Saint-Louis, ce qui fait que l’évolution des cas n’est pas la même si on compare avec le Mpox. Le moustique responsable de cette transmission est le culex. Il se trouve souvent dans les eaux stagnantes, les flaques ou les mares », a-t-il déclaré.
Contrairement à l’anophèle, vecteur du paludisme, le culex prolifère dans des environnements différents, mais peut être combattu par les mêmes méthodes de prévention. La fièvre de la vallée du Rift, zoonose transmise initialement par contact avec des animaux ou leurs produits (fluides, lait non pasteurisé, abattage), inquiète davantage aujourd’hui car elle enregistre déjà huit décès en une semaine dans la région.
Le médecin a exprimé son inquiétude face à la multiplication rapide des cas mortels : « En une semaine, huit décès ont été enregistrés, dont plusieurs jeunes. Cela peut s’expliquer par une virulence accrue du virus, un retard dans le diagnostic ou encore un manque de matériel pour une prise en charge adéquate. » Il n’exclut pas une mutation du virus, mais souligne que seules des analyses en laboratoire pourront le confirmer.
Face à cette propagation rapide, les autorités sanitaires insistent sur l’importance de renforcer la lutte antivectorielle, d’améliorer le diagnostic précoce et de soutenir les structures hospitalières de Saint-Louis, afin d’éviter une aggravation de la situation. Le ministère de la Santé, en collaboration avec les acteurs de la santé animale et de l’environnement, avait déjà identifié la vallée du Rift comme une menace potentielle.