Réunis lors d’un symposium national, acteurs religieux et spécialistes de l’Économie sociale et solidaire ont exploré, aux côtés du ministre Alioune Dione, les moyens d’unir valeurs spirituelles et initiatives économiques pour bâtir un Sénégal plus solidaire et inclusif.

En clôturant le Symposium national sur l’Économie sociale et solidaire (ESS) destiné aux acteurs religieux, le ministre de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, a salué une journée « enrichissante de réflexion » et l’engagement des participants à renforcer les liens entre philanthropie religieuse et ESS.

Placée sous le thème « Foi, solidarité et développement : vers des coopératives solidaires fondées sur la philanthropie religieuse », la rencontre a permis d’explorer les synergies entre valeurs spirituelles et modèles économiques inclusifs, dans la perspective d’un Sénégal plus solidaire.

Dans son discours, le ministre a mis en avant plusieurs modèles de philanthropie religieuse susceptibles de jouer un rôle structurant dans l’ESS. Il a évoqué le modèle du clergé, acteur central du soutien aux communautés vulnérables ; les initiatives de la communauté mouride, comme Touba Ca Kanam, mobilisant des ressources locales pour le développement ; la démarche de la communauté layenne, fondée sur la transparence et la gouvernance participative ; la pratique du zakat, mécanisme religieux de redistribution pouvant financer des projets structurants ; ainsi que le modèle du waqf, permettant de pérenniser les actions sociales et économiques.

Selon lui, ces modèles porteurs de valeurs fortes doivent désormais être pleinement intégrés aux mécanismes modernes de l’ESS pour permettre l’émergence de projets viables et éthiques.

Les travaux du symposium ont été articulés autour de trois panels. Le premier, consacré à la philanthropie religieuse et au financement des initiatives solidaires, a souligné l’importance de structurer les ressources religieuses afin d’en maximiser l’impact. Les panélistes ont proposé une meilleure collaboration entre l’État et les communautés religieuses, ainsi que le développement de mécanismes de microfinance solidaire destinés aux femmes et aux jeunes. Le deuxième panel s’est concentré sur le waqf, présenté comme un instrument de financement éthique majeur pour les organisations de l’ESS. Les participants ont insisté sur la nécessité d’améliorer sa structuration tout en respectant transparence et gouvernance participative.

Le troisième panel, qui a étudié les modèles Caritas, Touba Ca Kanam, la communauté layène, le Fonds sénégalais pour la Zakat ou encore l’Association Hikma, a salué leurs avancées tout en identifiant des axes d’amélioration pour renforcer leur contribution au développement de richesses durables et équitablement partagées.

Le ministre a également insisté sur l’importance de passer de la réflexion à l’action. Il a annoncé la création d’un comité de suivi réunissant représentants religieux, acteurs de l’ESS et institutions publiques, chargé d’assurer la mise en œuvre des recommandations issues du symposium. Deux actions clés ont été validées : l’élaboration d’une cartographie nationale des ressources philanthropiques religieuses mobilisables et l’adoption d’une feuille de route nationale pour le développement des coopératives solidaires religieuses. Ces outils doivent permettre d’harmoniser les efforts et de garantir la pérennité des projets.

Alioune Dione a conclu en rappelant que ce symposium marque le début d’une alliance nouvelle entre l’État, les communautés religieuses et les acteurs de l’ESS, fondée sur la foi, la solidarité et l’innovation sociale. Il a appelé à transformer cette dynamique en opportunités économiques durables, productrices de valeur sociale et humaine, et a remercié l’ensemble des participants pour leur engagement en faveur d’un Sénégal solidaire, prospère et fidèle à ses valeurs.