Une pirogue transportant 86 candidats à l’émigration clandestine a chaviré au large de Mbour, dimanche dernier, après seulement dix minutes de navigation. Parmi les victimes, on compte 26 morts confirmés, tandis que plusieurs passagers, dont quatre des enfants du capitaine, sont toujours portés disparus.

Cheikh Sall, le capitaine et convoyeur de la pirogue, s’est rendu de son plein gré à la brigade de recherches de Saly. Face aux enquêteurs, il a assumé ses responsabilités, déclarant : « Je ne peux pas fuir mes responsabilités après ce qui vient de se passer. » Ce n’était pas sa première tentative, ayant déjà réussi une traversée similaire en 2019.

Sall a révélé qu’il avait reçu 10,7 millions de FCFA des migrants à bord, somme qu’il a utilisée pour acheter un moteur, du carburant, et pour des dépenses liées au voyage. Une partie de cet argent avait également été donnée à un marabout pour des prières en vue d’un voyage sans encombre.

Le capitaine, qui souffre d’une tumeur depuis plusieurs années, a confié que son désir de se rendre en Espagne était motivé par la recherche d’un traitement médical après plusieurs échecs au Sénégal.

Lors de l’incident, un des migrants aurait jeté un seau à la mer, provoquant une manœuvre imprévue de la pirogue, qui s’est renversée peu après. Sall a tenté de sauver les passagers en leur lançant des bouteilles pour qu’ils puissent s’y accrocher, avant de nager vers une autre pirogue pour demander de l’aide.

Les opérations de recherche continuent alors que les autorités locales tentent de retrouver d’éventuels survivants et de récupérer les corps des disparus. Ce drame rappelle une fois de plus les risques mortels auxquels s’exposent les candidats à l’émigration clandestine en quête d’un avenir meilleur.