Lors de son intervention au Dialogue national, la députée Anta Babacar Ngom, présidente du parti Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a prononcé un discours fort et sans détour, appelant à un dialogue sincère, courageux et porteur de transformation. « Il est des moments où le silence devient une trahison », a-t-elle déclaré d’entrée, soulignant l’urgence de rompre avec les faux-semblants et les stratégies de diversion. Pour elle, la participation à ce dialogue est un acte de conviction et de responsabilité, face à l’exaspération d’un peuple lassé des discours creux.

Elle a appelé à rétablir la dignité de la parole publique, en mettant fin aux invectives politiques et en exigeant de chaque parti qu’il maîtrise ses militants. Elle a aussi réaffirmé son attachement à une justice véritablement indépendante, soulignant que la reddition des comptes ne doit ni devenir une vengeance politique, ni occulter les véritables priorités : l’économie en crise, la jeunesse désœuvrée, les femmes marginalisées, et la précarité grandissante. Elle a proposé la tenue d’États généraux pour la relance économique et plaidé pour un soutien massif au secteur privé formel et informel, qualifié de levier stratégique pour la souveraineté économique.

Enfin, Anta Babacar Ngom a lancé un appel au renouveau générationnel, fondé sur la compétence, l’éthique et le courage d’agir, tout en soulignant l’impératif d’inclure davantage les femmes dans les sphères décisionnelles. Elle a appelé l’opposition à rester exigeante et exemplaire, loin des calculs d’appareil. Pour elle, le temps est venu de « bâtir des institutions fortes, équilibrées, capables de garantir l’État de droit », rappelant que « le pouvoir doit arrêter le pouvoir ». Elle a conclu en affirmant que ce dialogue peut entrer dans l’Histoire à condition qu’il débouche sur des actes forts et concrets, au service du peuple sénégalais.