Le cinéma sénégalais a signé une performance remarquable à l’édition 2025 de Clap Ivoire, à Abidjan, en raflant les deux plus prestigieuses distinctions du festival. Le court métrage « Guedj Amoul Bankhass » de Khalifa Ba a décroché le Grand Prix Kodjo-Ebouclé, tandis que « 2002, Bataille contre l’oubli » d’Abd’oul Aziz Bass s’est vu attribuer le Grand Prix UEMOA.

Un doublé historique qui confirme la vitalité d’une nouvelle génération de cinéastes sénégalais, déjà mise en lumière ces derniers mois.

Un triomphe artistique et technique

Porté par une narration sensible et un dispositif artistique audacieux, « Guedj Amoul Bankhass » ne s’est pas contenté du sacre suprême. Le film a également remporté le Prix de la Meilleure Direction et le Prix du Meilleur Son Côte d’Ivoire Cinéma, consolidant ainsi sa position de favori de cette édition.

Inspirée par des trajectoires réelles liées à l’émigration irrégulière, la fiction réalisée par Ivère Hounkpatin, avec Pape Aly Diop dans le rôle principal, propose un récit poignant, soutenu par un jeu d’acteurs fort et l’utilisation originale de chœurs. Un cri d’alarme sur les dangers de la traversée maritime clandestine, mais surtout une interpellation adressée à la jeunesse et aux familles.

Abd’oul Aziz Bass, la confirmation d’un talent documentaire

Déjà primé au FESPACO pour ce même film, Abd’oul Aziz Bass poursuit son ascension avec « 2002, Bataille contre l’oubli ». Le documentaire revisite l’année 2002, marquée par l’exploit historique des Lions au Mondial et par la tragédie du Joola. En explorant mémoire collective, douleur intime et responsabilité citoyenne, le film rappelle l’importance de préserver ces récits fondateurs.

Au Clap Ivoire, le jury composé de professionnels issus des huit pays de l’UEMOA a salué la profondeur du propos et la rigueur documentaire de Bass.

Clap Ivoire, un tremplin confirmé pour le Sénégal

Festival de référence pour les jeunes cinéastes ouest-africains, Clap Ivoire confirme une fois encore son rôle de plateforme d’émergence et de professionnalisation. Sa mécanique, sélection nationale suivie d’une compétition internationale, permet aux talents régionaux de s’affirmer sur la scène continentale.

Le Sénégal s’y illustre régulièrement : Moly Kane, El Hadji Mamadou Niang « Leuz » ou encore Khardiatou Sow ont été récompensés ces dernières années. L’édition 2025 s’inscrit donc dans cette dynamique ascendante, renforçant la place du pays comme l’un des pôles majeurs du court métrage dans l’espace UEMOA.