
CORRIDOR DAKAR–BAMAKO : LES DEUX PAYS TRAVAILLENT À DES SOLUTIONS DURABLES FACE AUX PERTURBATIONS LOGISTIQUES

Le Sénégal et le Mali intensifient leurs échanges pour désengorger le Port autonome de Dakar, où plus de 2 400 conteneurs maliens sont actuellement en souffrance. Entre insécurité persistante sur les corridors, pénurie de carburant et tensions logistiques, les deux pays travaillent à une réponse concertée pour préserver la fluidité du commerce sous-régional.
Les perturbations qui affectent le transport routier vers le Mali ont fortement ralenti la circulation des marchandises et complexifié les opérations logistiques. Les chaînes d’approvisionnement sont fragilisées, tandis que les retards répétés perturbent les échanges entre Dakar et Bamako, au moment où le port sénégalais demeure un point de passage stratégique pour les envois maliens.
C’est dans ce contexte tendu que la ministre malienne des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, a entamé une visite de travail à Dakar. Objectif : sécuriser les livraisons, garantir la continuité des réservations et renforcer la coordination avec les acteurs portuaires et logistiques. Une démarche qualifiée « d’urgence » par la Cellule Communication du ministère sénégalais des Pêches et de l’Économie maritime, au regard des menaces sécuritaires et de la rareté du carburant qui pèsent sur l’ensemble du corridor.
Lors d’une réunion à Diamniadio, la ministre sénégalaise Fatou Diouf a assuré son homologue malienne du soutien total de Dakar pour l’acheminement des marchandises. « Les instructions que nous avons reçues du président de la République et du Premier ministre, c’est de ne ménager aucun effort pour renforcer la coopération bilatérale », a-t-elle déclaré, rappelant que deux tiers des importations maliennes transitent par le Sénégal et que des entrepôts dédiés au Mali existent au port de Dakar depuis plusieurs décennies.
Face aux 2 400 conteneurs en attente, dont une partie seulement reste dans les délais de franchise, les deux pays veulent à la fois une solution immédiate et un mécanisme durable pour éviter la répétition de ces blocages. Pour Bamako, le désengorgement du port est crucial : le corridor Dakar–Bamako concentre près de 60 % de son commerce extérieur et constitue, selon Mme Sissoko, « une véritable artère vitale » des échanges entre les deux États.
Si les deux ministres n’ont pas précisé les causes exactes de l’accumulation des marchandises à Dakar, elles s’accordent sur la nécessité d’une action coordonnée face à un environnement régional marqué par des défis sécuritaires et infrastructurels croissants. Les discussions se poursuivent en vue d’un plan conjoint destiné à restaurer pleinement la fluidité du transit entre les deux capitales.





