La situation se crispe dans les universités publiques du Sénégal, où les tensions autour du paiement des bourses et des conditions de vie estudiantines prennent une ampleur nationale. Alors que les mouvements de protestation se multiplient, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Fenapes) monte au créneau et appelle les autorités à agir sans délai.

Dans un communiqué publié hier, la Fenapes exprime sa vive préoccupation face à l’instabilité qui gagne les établissements d’enseignement supérieur. Elle pointe directement les retards de bourses, qualifiés de « facteur majeur » de la colère des étudiants. « Nous alertons sur une situation qui menace sérieusement la stabilité des universités et invitons les acteurs à privilégier le dialogue », souligne la Fédération.

Depuis quinze jours, Kaolack, Kaffrine, Dakar et Saint-Louis sont tour à tour touchées par des manifestations. À l’Université El Hadj Ibrahima Niass, les étudiants réclament de meilleures conditions de vie. À Kaffrine, la mobilisation a dégénéré le 10 novembre, donnant lieu à des scènes de violence. À Dakar, l’Université Cheikh Anta Diop observe un mouvement d’humeur autour du paiement des bourses, tandis qu’à Saint-Louis, des étudiants ont bloqué la nationale pour se faire entendre.

Pour les parents d’élèves, la situation est d’autant plus préoccupante que la bourse constitue souvent « la seule source de subsistance » des étudiants. La Fenapes interpelle le ministère de l’Enseignement supérieur et l’invite à ouvrir un cadre de concertation élargi pour désamorcer la crise. Elle appelle également les étudiants à faire preuve de responsabilité afin d’éviter une escalade.

Le Collectif des amicales de l’Ucad maintient la pression

Parallèlement, la mobilisation estudiantine à l’Ucad ne faiblit pas. Après une suspension temporaire de 72 heures, le Collectif des amicales d’étudiants a décidé hier de reconduire sa grève. Toutes les activités socio-pédagogiques sont de nouveau à l’arrêt.

Dans un communiqué, le Collectif indique rejeter « les propositions injustifiées et inacceptables » soumises par la Direction des bourses concernant les allocations. Il exige le paiement immédiat et intégral des rappels dus aux étudiants, avant toute reprise normale des versements mensuels. « Un acquis ne se supprime pas », rappelle le Collectif, qui affirme ne pas reculer sur ce point.

Entre revendications persistantes, frustration croissante et absence de solution concrète, le secteur de l’enseignement supérieur s’enfonce dans une zone de turbulence. Une médiation rapide apparaît désormais indispensable pour restaurer l’apaisement et éviter un blocage prolongé.