
DAKAR ACCUEILLE LA PREMIÈRE ÉDITION DU FORUM « THIS IS AFRICA DIGITAL » : L’AFRIQUE DU NUMÉRIQUE TRACE SA VOIE

Le Monument de la Renaissance a servi, ces 13 et 14 novembre, de cadre à la toute première édition du Forum « This Is Africa Digital » (TIAD), un rendez-vous panafricain consacré à la transformation digitale inclusive. Au cœur de l’événement : l’éducation numérique, l’intelligence artificielle, la protection des données et l’autonomisation des femmes, piliers jugés essentiels pour bâtir une souveraineté numérique durable en Afrique.
Pendant deux jours, décideurs publics, acteurs privés, partenaires techniques et financiers, ainsi que jeunes innovateurs ont croisé leurs expertises sur les principaux défis technologiques du continent. La Directrice Générale de TIAD, Fatou Ka, a rappelé l’urgence de renforcer la sensibilisation autour de la protection des données personnelles, « condition indispensable pour une souveraineté numérique réelle ». Elle a martelé que la formation des jeunes et l’inclusion des femmes dans l’économie digitale restent des leviers incontournables pour ouvrir de nouveaux marchés et favoriser l’émergence d’un entrepreneuriat féminin compétitif.
La représentante du ministère de l’Éducation nationale, Fatou Sène, a détaillé les efforts engagés pour adapter l’enseignement aux nouveaux usages technologiques : 105 000 enseignants seront formés en intelligence artificielle et au numérique, dont 7 000 référents numériques déjà opérationnels. Une dynamique qui vise à ancrer dès l’école une culture digitale structurante.



La coopération régionale n’était pas en reste. Guillaume Serge NZABONIMANA, représentant de l’ambassadeur du Rwanda, a salué l’organisation du forum et rappelé la vision partagée des deux pays : une Afrique connectée, capable de concevoir ses propres solutions numériques. Il a mis en avant l’exemple rwandais avec le portail national IREMBO, plateforme destinée à rapprocher l’administration des citoyens, simplifier les démarches et renforcer la transparence publique.
Le Président Directeur Général de One Africa Group, Alfousseyni Ba, a, de son côté, insisté sur la nécessité pour le continent de reprendre la main sur sa destinée technologique : posséder ses données, ses datacenters, et repenser l’éducation pour répondre aux besoins réels de l’Afrique. « Le continent doit cesser de se cantonner au rôle de fournisseur de matières premières et prendre le contrôle de son développement », a-t-il affirmé, rappelant que l’avenir passe inévitablement par l’autonomisation des femmes et des jeunes.
Alors que la journée de clôture se poursuit, les échanges mettent en lumière de nouveaux axes de réflexion. Une intervention consacrée à l’économie numérique revient sur la manière dont une régulation adaptée peut stimuler l’innovation et transformer les économies africaines, portée par la vision d’acteurs comme Airtel Africa. Les enjeux de protection des données personnelles à l’ère de l’IA occupent également une place centrale, soulignant la nécessité de cadres robustes pour sécuriser les usages et renforcer la confiance des citoyens.
La créativité et les industries culturelles trouvent aussi leur place à travers un panel dédié au “Culture Hub”, qui explore les passerelles entre création artistique, économie numérique et nouveaux espaces de diffusion. Une conversation experte interroge enfin la dimension africaine de l’intelligence relationnelle, de la tradition de la palabre aux nouvelles interactions médiées par les chatbots, portée par des experts du secteur public et privé.
Cette première édition du TIAD s’achève sur une note de détermination : l’Afrique entend jouer pleinement sa partition dans l’économie numérique mondiale, et Dakar s’impose, une nouvelle fois, comme un laboratoire continental des politiques d’innovation.





