
FINANCES PUBLIQUES | RECETTES FISCALES EN HAUSSE, MAIS LES DÉPENSES DE L’ÉTAT EXPLOSENT

Au terme des sept premiers mois de l’année 2025, les ressources globales de l’État du Sénégal (hors dons) sont provisoirement estimées à 2 575,2 milliards de francs CFA, selon le rapport de conjoncture économique publié en septembre par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE). Ce montant traduit une progression de 9,9% en glissement annuel, portée principalement par les recettes fiscales.
Les recettes fiscales ont atteint 2 434,4 milliards, soit une hausse de 182,8 milliards par rapport à 2024. Cette croissance est attribuée aux performances de l’impôt sur les revenus (470,1 milliards, +57,4 milliards), de l’impôt sur les sociétés (414,8 milliards, +36,6 milliards), de la TVA à l’importation (413,8 milliards, +33,4 milliards), de l’IRVM/IRC (99,6 milliards, +25,1 milliards) et de la taxe sur les biens et services intérieurs (585,2 milliards, +19,2 milliards).
En revanche, certains postes ont reculé, notamment les revenus du domaine (-9,5 milliards), les droits d’enregistrement (-4,4 milliards) et les droits de douane sur le pétrole (-4,3 milliards).
Les dépenses publiques (hors financements extérieurs) se sont établies à 2 986,6 milliards, en hausse de 131 milliards par rapport à l’an dernier (+4,6%). Cette augmentation est principalement liée à la montée des charges d’intérêt de la dette (+21%), des transferts et subventions (+18%) et de la masse salariale (+2,9%), qui se chiffrent respectivement à 564,1 milliards, 1 117,8 milliards et 837,6 milliards.
Toutefois, cette tendance a été partiellement atténuée par une contraction des dépenses d’investissements financés sur ressources intérieures, qui ont chuté de 37,3% pour se situer à 278,8 milliards.
Le rapport de la DPEE met ainsi en lumière une meilleure mobilisation des ressources fiscales, mais également une pression accrue sur les dépenses publiques, dominées par le service de la dette et les transferts sociaux. Cette configuration souligne les défis persistants de soutenabilité budgétaire et la nécessité d’un équilibre entre mobilisation des recettes, gestion des charges et soutien à l’investissement.