L’égyptologue Khaled El-Enany a été élu, jeudi 6 novembre 2025, directeur général de l’Unesco par 172 des 174 États membres réunis à Samarcande, en Ouzbékistan. Il succède à la Française Audrey Azoulay pour un mandat de quatre ans, devenant ainsi le premier Arabe et le deuxième Africain, après le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow, à diriger l’organisation.

Ancien ministre des Antiquités et du Tourisme, âgé de 54 ans, El-Enany s’est imposé comme un homme de « consensus ». Son élection, plébiscitée par 55 voix sur 58 dès le vote du Conseil exécutif en octobre, intervient dans un climat de défiance croissante envers l’organisation onusienne, secouée par les retraits successifs d’Israël, du Nicaragua et désormais des États-Unis.

Washington, dont la contribution représente près de 8 % du budget de l’Unesco, dénonce un parti pris politique et idéologique. Une situation qui fragilise les finances de l’institution. Conscient de ces défis, le nouveau directeur général a fait du redressement budgétaire sa priorité : diversification des financements, mobilisation de contributions volontaires et ouverture accrue au secteur privé figurent au cœur de sa feuille de route.

Pour l’Égypte, cette élection constitue une victoire diplomatique majeure et un symbole de son retour sur la scène internationale. Khaled El-Enany prendra officiellement ses fonctions à la mi-novembre, avec la lourde tâche de rétablir la crédibilité et l’unité d’une Unesco en quête de souffle.