« Un État qui tient ses promesses, un État imaginatif et innovant. » C’est par ces mots que le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire a résumé l’ambition du gouvernement, ce mardi à Koumpentoum. Sur cette place qualifiée de « mythique » où le Premier Ministre Ousmane Sonko avait lancé le concept des Coopérative Productives Solidaires (CPS) en mars dernier, le ministre est revenu pour une annonce triplement symbolique, marquant le passage de la vision à l’action concrète.

L’événement a scellé le déploiement opérationnel de cette institution-phare de la SND 2025-2029, à travers trois actes fondateurs : L’octroi des premiers Fonds de Mutualisation (50 millions de FCFA) via le FAESS, conçus non comme une « cagnotte à distribuer » mais comme un levier pour « maturer des projets ». La remise de matériel en crédit-bail (250 millions de FCFA) via le PROGRESS et le Fonds d’Appui aux SIPA, une première visant à garantir le renouvellement du parc matériel par les bénéficiaires eux-mêmes via un mécanisme d’amortissement. La remise des premières attestations de formation dans le cadre du Fonds d’Appui aux SIPA, consacrant le volet capacité humaine du dispositif.

Le ministre a insisté sur la rupture avec les pratiques passées, dénonçant un financement « nébuleux » et des dons directs jamais remboursés. Le nouveau modèle combine un fonds de démarrage, un appui technique (via une convention avec l’entreprise Tim Timol) et un accès facilité au crédit. « Avec un avoir de 50 millions, vous pourrez accéder à un minimum de 200 millions de financement », a-t-il expliqué, soulignant que les projets devront être « pertinents, techniquement faisables, commercialement vendables et financièrement rentables ».

Le crédit-bail pour le matériel incarne cette philosophie : « Toute action que j’effectue en direction des populations doit être économique. » L’objectif est de créer un cycle vertueux où la valeur générée permet le renouvellement de l’outil de production sans dépendre de nouvelles subventions de l’État.

Cette cérémonie n’est pas un événement isolé. Elle s’inscrit dans la Quinzaine de l’Économie Sociale et Solidaire, lancée à Bignona et qui se clôturera à Gossas. Le ministre a rappelé que le Président Bassirou Diomaye Faye a fait de 2026 « l’année de l’Économie sociale et solidaire », érigeant l’ESS en « pilier de la transformation structurelle du pays ».

« Vous êtes les bâtisseurs et bâtisseuses d’une économie de production solidaire », a-t-il lancé aux membres des CPS. Il les a placés au cœur des défis nationaux : accès au financement, structuration des chaînes de valeur, inclusion des jeunes et des femmes, et durabilité écologique.

Au total, avec les 250 millions de matériel et les 250 millions de crédit mobilisables, ce sont 500 millions de FCFA qui sont injectés pour les 20 premières CPS accompagnées, faisant de Koumpentoum le laboratoire actif d’un nouveau modèle de développement inclusif et productif.