
LE SÉNÉGAL ESQUISSE SON PREMIER CODE DE LA SANTÉ EN PARTENARIAT AVEC AMREF HEALTH AFRICA

Le Sénégal engage une réforme majeure de son système sanitaire en élaborant, pour la première fois depuis l’indépendance, un Code de la Santé publique unifié. Cette avancée structurelle, pilotée par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, bénéficie de l’appui technique et financier d’Amref Health Africa – Afrique de l’Ouest, à travers le programme Africa Health Collaborative (AHC) soutenu par la Mastercard Foundation.
Depuis plus de soixante ans, le pays fonctionnait avec un cadre juridique dispersé, hérité de l’époque coloniale, composé de textes souvent incomplets et inadaptés aux réalités actuelles. En posant les bases d’un Code moderne et cohérent, le Sénégal entend mettre fin à cette fragmentation et offrir un instrument normatif capable d’encadrer efficacement les pratiques, les professions et les innovations du secteur sanitaire.
L’atelier préparatoire organisé à Saly du 7 au 11 novembre 2025 a constitué une étape déterminante. Experts juridiques, professionnels de santé, parlementaires, techniciens et partenaires y ont travaillé à la rédaction du premier draft de la partie législative du futur Code, à partir d’une revue documentaire approfondie réalisée en octobre. Cette dynamique marque la première pierre d’un texte très attendu, appelé à structurer durablement la gouvernance sanitaire.


Le futur Code vise notamment à garantir un accès équitable aux soins, à clarifier l’exercice des professions médicales et paramédicales, à renforcer la sécurité sanitaire et la gestion des risques, à mieux encadrer les produits de santé et à intégrer les enjeux émergents tels que la santé numérique, la recherche biomédicale ou encore les droits des patients. Il permettra également d’aligner le cadre national sur les standards et conventions internationales auxquels le Sénégal a souscrit.
Amref Health Africa joue un rôle déterminant dans ce processus. À travers l’Africa Health Collaborative, l’organisation accompagne les autorités en soutenant les travaux préparatoires, en appuyant les comités d’experts et en participant à la structuration méthodologique du chantier. Son engagement s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer les systèmes de santé africains et d’appuyer les réformes structurelles engagées par les gouvernements.
Les conclusions de l’atelier de Saly serviront de base au grand atelier national de rédaction, avant les phases de validation institutionnelle. Ce travail ouvre la voie à une réforme considérée comme un véritable tournant pour le système de santé sénégalais. En dotant le pays d’un cadre juridique unifié, moderne et adapté aux défis du 21ᵉ siècle, ce futur Code contribuera à moderniser la régulation sanitaire, à renforcer la protection juridique des populations et à consolider la gouvernance du secteur. Plus qu’une évolution technique, il s’agit d’une transformation en profondeur de l’architecture sanitaire nationale.





