
NICOLAS NDIAYE CRITIQUE LA HAUTE COUR DE JUSTICE ET ALERTE SUR UNE REDDITION DE COMPTES AUX RELENTS POLITIQUES

Invité de l’émission Point de vue sur la RTS1 ce dimanche, le Secrétaire général de la Ligue Démocratique (LD), Nicolas Ndiaye, a livré une analyse critique portant sur deux sujets majeurs de l’actualité politique et institutionnelle : la Haute Cour de Justice et la dynamique actuelle de la reddition des comptes.
Une juridiction d’exception au cœur des débats
Nicolas Ndiaye n’a pas mâché ses mots à propos de la Haute Cour de Justice, qu’il qualifie de « privilège de juridiction ». Selon lui, cette cour spéciale, chargée de juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions, introduit une inégalité devant la loi en conférant à certaines personnalités un statut d’exception.
Il a également souligné deux anomalies majeures : d’une part, l’absence de possibilité d’appel, ce qui va à l’encontre du principe de justice équitable ; d’autre part, sa contradiction avec le principe fondamental de la séparation des pouvoirs. « C’est une anomalie institutionnelle, mais puisque c’est la loi, il faut l’appliquer », a-t-il reconnu, tout en appelant à une réforme profonde de ce mécanisme.
Reddition des comptes ou règlements de comptes ?
Concernant la gouvernance actuelle et l’élan donné à la reddition des comptes, Nicolas Ndiaye a exprimé ses réserves sur les motivations réelles derrière certaines procédures judiciaires. Il dénonce des « allures de règlements de comptes », laissant entendre que des déclarations politiques pourraient influencer la justice.
Il cite notamment les propos du Premier ministre à l’endroit de figures politiques comme Farba Ngom et Lat Diop, qui, selon lui, semblent avoir guidé l’action des juges. Il s’interroge sur le traitement différencié des affaires, déplorant le peu d’avancées sur des dossiers sensibles comme ceux de l’ASER ou de l’ONAS. « L’avenir édifiera », a-t-il déclaré, avec une prudence teintée de scepticisme.
Pour une criminalisation des détournements de fonds publics
Dans un plaidoyer pour une justice plus rigoureuse, le leader de la LD a proposé une mesure forte : la criminalisation des détournements de deniers publics au-delà d’un certain seuil financier. À ses yeux, dans un pays pauvre comme le Sénégal, chaque franc détourné constitue un crime contre le développement. Il insiste ainsi sur la nécessité de doter la justice de moyens législatifs plus répressifs et dissuasifs pour sanctionner fermement les auteurs de ces crimes économiques.