Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Pape Fara Diallo, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a livré son analyse sur le remaniement ministériel, particulièrement la nomination de Yassine Fall à la tête du ministère de la Justice.

Selon lui, cette décision traduit la volonté du gouvernement de faire de la justice une priorité. « La dame à qui on a confié le ministère, Yassine Fall, bénéficie de la confiance du président et du Premier ministre. Elle avait internationalisé le combat de PASTEF lorsqu’elle était dans l’opposition. Lui confier la justice, et à maître Bamba Cissé l’Intérieur, c’est un signal fort », a-t-il affirmé.

L’universitaire rappelle que la justice est une urgence pour ce régime dont les deux têtes de l’exécutif, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, ont connu la prison. « Ils ont vécu des injustices, ils savent ce qui se passe. Là où on les attend, c’est sur la reddition des comptes et le rétablissement de ceux qui ont subi des injustices », souligne-t-il.

Pour Pape Fara Diallo, l’État doit garantir des conditions permettant une justice rapide et respectueuse des droits de la défense. Mais il appelle également les acteurs judiciaires eux-mêmes à plus de rigueur. « Rendre la justice exige des efforts de tous les hommes et femmes qui la composent », insiste-t-il.

Face aux critiques de l’opposition qui redoute une instrumentalisation de la justice au profit du pouvoir, il se veut rassurant : « Ce qu’on pardonnait aux anciens régimes, le peuple ne le tolérera pas aujourd’hui. Les Sénégalais ne peuvent plus supporter l’injustice. »