
PUBLICATION DU RAPPORT D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : DR DJITTÉ PLAIDE POUR UNE MEILLEURE RATIONALISATION DES DÉPENSES ET L’ESSOR DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ

Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, Dr Moustapha Djitté, Directeur général de l’Autorité de Régulation des Contrats de Partenariat (ARCOP), s’est prononcé sur la récente publication du rapport d’exécution budgétaire. Il a salué l’acte, qu’il juge conforme aux principes de bonne gouvernance et de transparence, tout en apportant une lecture critique de l’organisation actuelle des dépenses publiques.
Transparence budgétaire : un pas vers la redevabilité
Sur la forme, Dr Djitté a tenu à souligner que la publication du rapport constitue une avancée significative dans la gestion des finances publiques. « C’est un acte qui relève de la recevabilité de la bonne gouvernance. Cela participe à la consolidation de la transparence budgétaire, élément essentiel pour renforcer la confiance des citoyens dans l’action publique », a-t-il indiqué.
Des dépenses ordinaires écrasantes au détriment de l’investissement
Sur le fond, l’expert a noté un déséquilibre structurel préoccupant dans l’organisation des grandes masses budgétaires. « Sur plus de 4700 milliards de recettes du budget général, 4300 milliards sont absorbés par les dépenses ordinaires, notamment les dépenses de personnel. Cela laisse peu de marge pour les investissements structurants », a-t-il alerté.
Le PPP comme levier stratégique de développement
Face à cette contrainte budgétaire, Dr Djitté a plaidé pour un recours plus systématique au partenariat public-privé (PPP). Selon lui, « les autorités ont bien compris l’enjeu et ont inscrit dans la stratégie nationale de développement économique un objectif ambitieux : mobiliser 4371 milliards de francs CFA pour des projets en PPP ». Une enveloppe qu’il juge « énorme », traduisant une volonté ferme d’orienter les financements vers des investissements porteurs.
Dr Djitté a illustré son propos avec le secteur de la santé. Il suggère des montages innovants où le privé prendrait en charge certaines fonctions traditionnellement assumées par l’État. « Si on digitalise le système sanitaire à travers un PPP, on peut construire un hôpital de référence entouré de centres de santé interconnectés. Grâce à la télémédecine, les consultations peuvent être assurées à distance, ce qui réduit le besoin en spécialistes sur l’ensemble du territoire et permet une rationalisation des effectifs », a-t-il expliqué.
Une telle approche permettrait non seulement d’optimiser les dépenses de personnel, mais aussi d’améliorer la qualité des services rendus aux citoyens.