
QUESTIONS D’ACTUALITÉ : LE PREMIER MINISTRE DRESSE UN BILAN SÉVÈRE DE LA SURFACTURATION ET ANNONCE 280 MILLIARDS D’ÉCONOMIES

Lors de la séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale ce vendredi, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté un état des lieux sans concession de la gestion budgétaire héritée par son gouvernement. Il a détaillé les dérives identifiées, les économies déjà réalisées et les orientations stratégiques pour rétablir la stabilité financière du pays.
Le Premier ministre a affirmé que près de 40 % du budget national était détourné de son objectif initial, principalement à travers des pratiques de surfacturation dans la commande publique. Il a cité un exemple particulièrement révélateur : dans le secteur des infrastructures, la surfacturation moyenne atteint 17 %.
Au total, sur les montants de la commande publique, 1 859 milliards de francs CFA en 2023 et 1 354 milliards en 2024, Ousmane Sonko estime que les surcoûts cumulés représentent environ 546 milliards de francs CFA. Selon lui, cette situation explique en grande partie les tensions actuelles sur les finances publiques.
Depuis son arrivée à la Primature, l’exécutif a engagé une politique de rationalisation du train de vie de l’État. Ces arbitrages ont permis, selon Sonko, de dégager plus de 280 milliards de francs CFA d’économies pour le prochain exercice budgétaire. Une marge qui, dit-il, renforce la crédibilité de la trajectoire financière du Sénégal.
Le Premier ministre a indiqué que ces efforts internes ont joué un rôle déterminant dans les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). Le pays a pu démontrer sa capacité à réduire son déficit budgétaire et à formuler des projections de croissance cohérentes malgré un contexte économique contraint.
Au-delà des ajustements immédiats, Ousmane Sonko appelle à une transformation plus profonde du modèle de financement national. Les conditionnalités parfois restrictives des financements extérieurs rendent, selon lui, indispensable la recherche de solutions endogènes : mobilisation accrue des ressources internes, gouvernance rigoureuse des dépenses publiques et recentrage des politiques économiques sur les priorités nationales.





