
REDDITION DES COMPTES ET RESPECT DES DROITS : LE REGARD DE LA PROFESSEURE AMSATOU SOW SIDIBÉ

Invitée de l’émission Point de vue sur la RTS, la professeure de droit Amsatou Sow Sidibé, par ailleurs présidente de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), s’est exprimée sans détour sur la question sensible de la reddition des comptes au Sénégal. Un enjeu majeur dans le contexte actuel de gouvernance.
La reddition des comptes : un principe constitutionnel
Pour Amsatou Sow Sidibé, la reddition des comptes ne relève pas d’une option politique, mais d’une obligation constitutionnelle. « La reddition des comptes est prévue par la Constitution », a-t-elle rappelé, soulignant que les citoyens ont le droit de savoir comment sont utilisés les fonds publics et d’exiger la récupération des sommes dilapidées.
Privilégier des alternatives à l’incarcération systématique
La juriste, connue pour son engagement en faveur des droits humains, a tenu à nuancer le débat sur la détention des personnes mises en cause. « La prison n’est pas une obligation », a-t-elle affirmé, évoquant l’intérêt d’alternatives comme le bracelet électronique. Elle a aussi soulevé une interrogation éthique sur le recours aux cautions : « Il faut s’assurer que les fonds utilisés pour les cautions soient licites », a-t-elle insisté.
Respect de la présomption d’innocence
Mme Sidibé a par ailleurs alerté sur les dérives possibles dans les procédures judiciaires, appelant au respect strict de la présomption d’innocence. « Un État de droit ne peut s’accommoder d’une justice de l’opinion ou de règlements de comptes politiques », a-t-elle averti, réaffirmant le rôle de la CNDH dans la veille au respect des droits fondamentaux.
À travers cette intervention, Amsatou Sow Sidibé rappelle la nécessité d’un équilibre entre justice, transparence et respect des droits humains, dans une période où la lutte contre la corruption suscite de vifs débats.