
RELANCE URGENTE DU CORRIDOR DAKAR-BAMAKO | LE SÉNÉGAL ET LE MALI UNIS FACE À LA CRISE SÉCURITAIRE

Une réunion stratégique de haut niveau s’est tenue mercredi au siège du Port autonome de Dakar (PAD), réunissant les autorités portuaires sénégalaises et une importante délégation malienne conduite par la ministre des Transports et des Infrastructures, Madina Sissoko Dembélé. Au cœur des échanges : la relance du corridor Dakar-Bamako, aujourd’hui paralysé par les attaques terroristes au Mali, et l’immobilisation de plus de 2 000 conteneurs maliens à Dakar.
La détérioration de la situation sécuritaire au Mali a fortement perturbé le transit terrestre entre les deux pays. Les impacts sont considérables : marchandises bloquées, congestion croissante du Port de Dakar, et pertes financières importantes pour les opérateurs maliens.
Pour le Sénégal, qui assure 65 % du transit commercial du Mali, la situation nécessite une réponse rapide et coordonnée. Le directeur général du Port de Dakar, Waly Diouf Bodiang, a rappelé les liens historiques et économiques qui unissent les deux nations. « Ces volumes ne sont pas que des chiffres ; ils sont la preuve vivante de la confiance que les opérateurs maliens nous accordent », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’une mobilisation exceptionnelle.
Dans un élan de solidarité, les autorités sénégalaises ont annoncé l’annulation complète des pénalités de stockage et de magasinage pour les sociétés maliennes. Une mesure majeure destinée à alléger les charges financières et à faciliter la reprise du transit.
Plus de 2 000 conteneurs dont des produits pétroliers, des intrants agricoles, des pièces pour l’industrie minière, des denrées alimentaires et des médicaments sont concernés. Certains ont largement dépassé les délais de franchise, générant des coûts très élevés pour les importateurs maliens.
La ministre malienne Madina Sissoko Dembélé a salué cette solidarité : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que ces marchandises sont restées immobilisées. La situation résulte d’un cas de force majeure. Nous saluons la compréhension et la résilience extraordinaires du Sénégal. »
Pour sortir de l’impasse et prévenir une crise durable, plusieurs décisions ont été prises : Création d’un mécanisme de suivi rapproché incluant tous les acteurs de la chaîne logistique. Accélération du guichet unique portuaire électronique, afin de réduire les lourdeurs administratives. Étude de solutions de sécurisation des convois, incluant des escortes renforcées et l’examen éventuel d’itinéraires alternatifs via la Mauritanie ou la Guinée. Plan de décongestion du Port de Dakar, en réponse à une hausse de 8 % du volume des importations maliennes.
Ces mesures visent à rétablir la fluidité du corridor Dakar-Bamako et à réduire la pression croissante sur les infrastructures portuaires sénégalaises. Pour le directeur général du Port de Dakar, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large d’intégration et de coopération régionale : « Nous traversons une situation exceptionnelle qui exige une réponse exceptionnelle. Nous œuvrerons sans relâche pour faire du corridor Dakar-Bamako un modèle de solidarité agissante. »
Cette rencontre marque une étape déterminante dans la gestion de la crise logistique entre le Sénégal et le Mali, et réaffirme l’importance stratégique du corridor Dakar-Bamako comme pivot économique pour les deux pays.





