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SERIGNE CHEIKH SIDY MOKHTAR MBACKÉ : LE GARDIEN SILENCIEUX DE L’HÉRITAGE DE BAMBA

a-la-une
11 août 2025
a-la-une

Il est des hommes dont la naissance est déjà une réponse à un appel céleste. Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, connu affectueusement comme Serigne Cheikh Maty Lèye, vit le jour un 15ᵉ jour béni de Ramadan, vers 1924, à Mbacké Kadior, village auréolé de spiritualité où Serigne Bara venait se retirer pour prier, apprendre et enseigner. Fils de Serigne Mouhamadou Lamine Bara ibn Khadim Rassoul et de Sokhna Maty Lèye, il hérita d’un sang imprégné de sainteté et d’un destin façonné par le souffle prophétique qui animait ses aïeux.

Dès son plus jeune âge, il fut plongé dans l’océan du savoir spirituel, recevant du Saint Coran la mélodie qui habiterait à jamais son cœur. Sous la direction de maîtres émérites comme Serigne Cheikh Awa Balla Mbacké et Serigne Dame Diop, il se forma aux sciences religieuses, au fiqh, au soufisme, mais aussi à cette éducation silencieuse qui grave la piété dans l’âme. Cette formation ne visait pas seulement à faire de lui un savant, mais un homme façonné par l’ascèse et la proximité divine.

Ceux qui l’ont connu dans sa jeunesse se souviennent d’un homme de taille modeste, au teint sombre illuminé par le regard, réservé, presque effacé. Mais derrière cette retenue se cachait une force intérieure d’une rare intensité. Très tôt, il choisit le chemin de la simplicité et du service. À Keur Nganda, où il s’établit en 1948, il fit jaillir l’eau des forages, apporta l’électricité, créa des espaces d’apprentissage et sema des graines qui, aujourd’hui encore, nourrissent corps et âmes.

Un triple khalife au service exclusif de Dieu

Lorsque, le 22 mai 1990, il succéda à son frère à la tête du khalifat de son père, il en fit un instrument au service exclusif de la mission de Cheikh Ahmadou Bamba. Vingt ans plus tard, le 1ᵉʳ juillet 2010, le destin l’éleva à la plus haute fonction : 7ᵉ khalife général des mourides et premier à cumuler cette dignité avec celle de khalife de Darou Khoudoss et de Gouye Mbind. Triple khalife, triple charge, mais un seul objectif : servir Dieu par le service des hommes.

Il fut un guide qui ne recherchait ni l’éclat des honneurs ni la chaleur du pouvoir. Ses gestes suffisaient à parler pour lui : maisons offertes comme « hadiya » à la mémoire de Serigne Bara, daaras modernes construits pour l’éducation spirituelle et l’apprentissage du Coran, financement intégral de centaines de pèlerinages à la Mecque, entretien des mosquées, soutien discret aux nécessiteux.

L’architecte silencieux de grands projets

Sous son magistère, des chantiers d’envergure virent le jour ou connurent un nouvel élan :

  • La Grande Mosquée de Touba, rénovée et embellie, avec l’ajout de deux minarets majestueux.
  • La Mosquée Massalikoul Djinane, joyau spirituel de Dakar, conçue pour accueillir des milliers de fidèles dans une atmosphère de recueillement.
  • L’Université Khadim Rassoul, destinée à ancrer le savoir religieux et scientifique au cœur de la cité bénie.

Chacun de ces projets portait en lui la vision du Cheikh : unir la foi, le savoir et le travail au service de l’humanité.

Un soufi au cœur ferme

Serigne Sidy Mokhtar était un soufi accompli, détaché des agitations du monde. Il vivait la spiritualité comme un état permanent, guidé par le dhikr et le service. Son silence n’était pas absence, mais densité. Sa fermeté n’était pas dureté, mais fidélité à la voie de Bamba. On raconte que face aux pressions politiques ou aux compromissions, il répondait par un mutisme qui en disait plus long que mille discours.

Son message, simple et profond, résonnait particulièrement chez les jeunes : recherchez le savoir, fuyez les comportements déviants, respectez l’autorité légitime, et travaillez la terre comme le fit le Cheikh. Il rappelait que le musulman ne se livre pas au désordre, à la destruction ou au suicide, mais qu’il est gardien de la vie, de la paix et de l’avenir.

Le départ d’un sage

Le mardi 10 janvier 2017, après la prière du crépuscule, il remit son âme à Dieu dans la douceur d’une nuit fraîche. Comme il avait vécu, il s’en alla sans bruit, laissant derrière lui un héritage de lumière. Pendant 7 ans à la tête de la Mouridiyya, et 17 ans à la tête de ses deux autres khalifats, il fut pacificateur, rassembleur, éducateur et bâtisseur.

Son absence physique ne voile pas sa présence spirituelle : à Mbacké Kadior, à Keur Nganda, à Touba, son nom se murmure encore dans les prières, et ses œuvres continuent d’enseigner. Il est de ces guides dont la vie devient un livre sacré, dont chaque page inspire et oriente.

Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké reste, pour les disciples et au-delà, l’incarnation vivante de l’humilité, de la rigueur et de la générosité. Il fut un serviteur pur de Khadimou Rassoul, un artisan de paix, un héritier fidèle de la lumière du Cheikh. Et dans la mémoire des cœurs, il demeure cet ascète qui, les yeux fixés vers l’éternité, a guidé sa communauté sur le sentier sûr qui mène à Dieu.

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