Face aux tensions persistantes autour des bourses dans les masters, le directeur des bourses, Jean Amédé Diatta, appelle les étudiants à revenir au dialogue et plaide pour une réforme du décret de 2014 afin de rendre le système plus durable.

Dans un contexte universitaire marqué par une forte tension où frustrations étudiantes et lourdeurs administratives s’entrechoquent le directeur des bourses, Jean Amédé Diatta, est finalement sorti de son silence. Invité de l’émission Champ contre Champ, il a dressé un état des lieux et esquissé des pistes de sortie de crise susceptibles de redéfinir l’avenir des étudiants inscrits en master.

Une réforme du décret de 2014 jugée indispensable

Revenant sur les contestations liées à l’attribution des bourses dans les masters, Jean Amédé Diatta a rappelé les limites du dispositif actuel. Selon lui, le ministère de l’Enseignement supérieur envisage déjà une révision en profondeur du cadre réglementaire.

« Le ministre lui-même tend vers des réformes pour modifier le décret de 2014… », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que la pression exercée sur les finances publiques n’est plus soutenable. Il cite un chiffre révélateur : « L’année dernière, nous avions 193 000 étudiants, dont 153 000 étaient boursiers, soit plus de 77 % de l’effectif. »

Des statistiques qui, selon le directeur, illustrent l’urgence de revoir les critères d’attribution afin de préserver la viabilité du système.

Appel au calme et au retour du dialogue

Interrogé sur les récents affrontements dans les campus, Jean Amédé Diatta a lancé un appel à l’apaisement : « Sur les affrontements, nous interpellons les étudiants à revenir à la table des négociations, car aucune position n’est fixe. »

Il rappelle par ailleurs que le ministère a déjà manifesté sa volonté d’ouverture : « Le ministre a sorti un communiqué pour donner des directives allant dans ce sens… »

Pour lui, l’escalade n’apporte aucune solution. Seul le dialogue permettra de rapprocher les positions, au moment même où une refonte du système des bourses se profile.

Une crise qui pourrait accélérer les réformes

La tension actuelle pourrait paradoxalement servir de catalyseur à une réforme devenue incontournable. Entre les revendications jugées légitimes des étudiants et les contraintes budgétaires croissantes de l’État, l’équilibre demeure fragile. Reste à savoir si les différentes parties sauront saisir cette occasion pour construire un modèle de bourses plus équitable, plus durable et mieux adapté aux réalités de l’enseignement supérieur.