Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Amadou Chérif Diouf, secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, est revenu sur le programme spécial destiné à la diaspora sénégalaise, présenté lors de la Journée nationale de la Diaspora. Selon lui, ce programme se distingue des initiatives précédentes par une vision claire, cohérente et structurée.

Pour le secrétaire d’État, la principale innovation réside dans l’existence d’un cadre programmatique précis. « Jusqu’ici, on se contentait de dire que les Sénégalais de l’extérieur investissent des milliards, parfois plus que l’aide publique au développement, sans jamais proposer un programme structuré. Aujourd’hui, la vision est claire, les programmes sont clairs, et les Sénégalais de l’extérieur pourront nous juger sur la base de ce programme », a-t-il expliqué.

Amadou Chérif Diouf a précisé que ce plan spécial pour la diaspora s’articule autour de trois axes majeurs, dont le premier concerne la protection et l’assistance des Sénégalais de l’extérieur. Confrontés à de nombreuses difficultés, certains souhaitent retourner au pays tandis que d’autres ambitionnent d’y investir sans savoir comment s’y prendre. « Avant toute action, il faut d’abord les identifier », a-t-il indiqué. À cet effet, le gouvernement a lancé la carte consulaire, déjà prête et en attente de validation par le Président de la République et le Premier ministre. Cet outil permettra de disposer d’une base de données fiable afin de définir des politiques publiques adaptées et cohérentes.

Abordant la question sensible du rapatriement des corps, le secrétaire d’État a prôné un langage de vérité. Il a rappelé que l’État du Sénégal ne dispose pas des moyens budgétaires pour prendre en charge systématiquement les billets d’avion de tous les ressortissants décédés à l’étranger. La solution envisagée repose sur la mise en place de mécanismes de solidarité, notamment à travers des produits d’assurance, actuellement à l’étude, avec plusieurs offres en discussion.

Le programme prévoit également un volet important consacré au logement, en collaboration avec le secrétaire d’État au Logement, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), ainsi que les structures publiques telles que la SICAP et la SN HLM. Un projet de cité de la diaspora est ainsi en gestation afin de répondre aux préoccupations de nombreux Sénégalais de l’extérieur, souvent freinés par un déficit de confiance. À Sessen, entre Mbour et Thiadiaye, un site de 200 hectares a déjà été sécurisé par la SICAP, avec des plans prêts et une capacité de construction pouvant atteindre 6 000 logements. La pose de la première pierre est annoncée comme prochaine étape.

À travers ce programme, les autorités entendent lancer des projets pilotes dans les huit pôles territoriaux, avec pour objectif d’instaurer des circuits transparents et sécurisés. « La finalité est que plus aucun Sénégalais de l’extérieur ne soit dupé, notamment dans le domaine du logement », a conclu Amadou Chérif Diouf.