
DAKAR EN PRIÈRES : « NIAANOU NDAKAROU », UNE TRADITION MULTISÉCULAIRE POUR LA PAIX AU SÉNÉGAL

Sous les auspices du Grand Serigne de Dakar, El Hadj Abdoulaye Makhtar Diop, et de la Ndeye Dji Rew El Hadj Malick Diagne, la cérémonie spirituelle « Niaanou Ndakarou » s’est tenue ce dimanche au Pinth de Santhiaba, dans le quartier de la Médina. Cette rencontre mystique et communautaire, ancrée dans l’histoire de la collectivité léboue, a rassemblé chefs religieux, dignitaires traditionnels et fidèles musulmans pour implorer la paix dans tout le pays.
L’événement, profondément enraciné dans la cosmogonie léboue, puise ses origines au tout début du XIXe siècle. « Ce rituel a débuté autour de 1801-1802, et c’est le grand imam de Dakar qui en assure la continuité depuis lors », a rappelé El Hadj Abdoulaye Makhtar Diop, soulignant que cette tradition va au-delà de la communauté léboue : « Nos ancêtres ont toujours parlé de Niaanou Ndakarou, pas de Niaanou Lébou. Cela concerne tout Dakar, et par extension, tout le Sénégal. »
La cérémonie a été marquée par une récitation collective du Coran, dirigée par l’Imam Ratib et Cadi de Dakar, El Hadj Alioune Moussa Samba. Douze groupes, représentant chacun un des douze Pinths de la capitale, ont animé la séquence spirituelle à l’intérieur de la mosquée, donnant à l’événement une résonance unificatrice.
Une dimension plus ésotérique, confiée aux gardiens des secrets mystiques appelés Sumbaars, est prévue ce lundi 14 juillet. Elle se déroulera à huis clos, à l’aube, loin des regards, prolongeant les invocations et les sacrifices dans une démarche symbolique de renforcement de la paix et de la stabilité nationale.
« Ces prières ne visent pas uniquement Dakar, mais l’ensemble du pays, surtout en ces temps où l’harmonie sociale est primordiale », a insisté le Grand Serigne.
La cérémonie « Niaanou Ndakarou » demeure un pilier spirituel de la culture sénégalaise, un rappel de la richesse des traditions ancestrales au service du vivre-ensemble et de la paix.