
DÉCLASSIFICATION DES ARCHIVES THIAROYE 44 : CHRISTINE FAGES ASSURE QUE LA FRANCE N’A « RIEN À CACHER » ET EXPLIQUE L’ABSENCE DE DEUX DOCUMENTS CLÉS

Invitée de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, l’ambassadrice de France au Sénégal, Mme Christine Fages, est longuement revenue sur la commémoration du massacre de Thiaroye 44 et sur la question sensible de la déclassification des archives réclamées par les historiens sénégalais.
La diplomate a d’abord rappelé un point qu’elle juge fondamental : la France a officiellement reconnu, l’année dernière, les événements de Thiaroye comme un massacre. Une reconnaissance qu’elle considère comme un acte politique fort et sans ambiguïté. « Une fois qu’on a reconnu un massacre, qu’est-ce qu’on aurait à dissimuler ? », s’interroge-t-elle, rejetant toute idée de volonté de cacher la vérité historique.
Pour Mme Christine Fages, la question mémorielle est centrale dans la politique étrangère française, notamment sous l’impulsion du président Emmanuel Macron. « Il est important de regarder l’histoire avec des yeux froids et de laisser le travail des historiens se faire. Quand ce travail n’aboutit pas, il reste toujours quelque chose de non résolu dans le récit national, ce qui peut gêner le fait de faire nation », a-t-elle expliqué, soulignant l’importance d’un apaisement durable des mémoires.
Concernant la déclassification des archives, l’ambassadrice a tenu à apporter des précisions. Selon elle, la quasi-totalité des documents disponibles ont déjà été ouverts. Deux éléments précis feraient toutefois défaut.
Le premier est le manifeste du navire ayant ramené les tirailleurs à Dakar, un document que la France ne possède pas, le navire étant britannique. Le second concerne un dossier individuel, dont elle n’a pas souhaité citer le nom, en partie couvert par une amnistie du Conseil d’État datant de 1947, ce qui pose des contraintes juridiques à sa communication.
Mme Fages assure néanmoins que le dialogue reste ouvert. « À ce stade, je n’ai pas reçu de demande officielle pour d’autres documents. Mais si d’autres demandes sont formulées et que nous pouvons y répondre, nous le ferons », a-t-elle affirmé, réitérant la disponibilité des autorités françaises à accompagner le travail de recherche et de vérité.





