Invitée de l’émission Point de vue sur la RTS ce dimanche, Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre et membre du comité de pilotage du parti « Nouvelle Responsabilité« , a exprimé les réserves de l’opposition sur le processus de clôture du dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye.

Alors que le rapport final du dialogue sur le système politique a été remis ce lundi 14 juillet au palais présidentiel, Zahra Iyane Thiam a affirmé que l’opposition n’y a pas été conviée. « Notre absence se justifie simplement par une non-invitation », a-t-elle déclaré, regrettant une rupture avec l’esprit d’inclusivité qui avait marqué le lancement officiel. Selon elle, ni les membres de l’opposition présents aux discussions ni les observateurs désignés par leurs soins n’ont été informés de la cérémonie.

Face aux déclarations du facilitateur du dialogue, qui affirmait que tous les acteurs avaient été invités, l’ancienne ministre reste prudente : « Peut-être est-ce dû au format adopté, mais nous aurions au moins pu être informés. »

Des désaccords majeurs sur le contenu du rapport

Plus inquiétant pour l’opposition, selon Zahra Iyane Thiam, c’est le contenu même du rapport qui pose problème. Elle soutient que le document remis au président ne reflète pas fidèlement les discussions tenues lors des sept jours du dialogue. « Le rapport n’a pas été validé par les différentes parties, comme cela avait pourtant été convenu à la clôture officielle », a-t-elle affirmé.

Parmi les points de désaccord, elle cite notamment l’inscription automatique sur les listes électorales, « présentée comme un consensus alors que nous avions proposé une inscription permanente », ou encore la création d’un organe indépendant chargé des élections. « Sur cette question, il n’y a pas eu de consensus. Et pourtant, elle est consignée comme un accord », déplore-t-elle.

L’opposition reste ouverte mais exige un comité de suivi

Malgré ces divergences, Zahra Iyane Thiam réaffirme l’attachement de l’opposition au dialogue national. Elle plaide toutefois pour la mise en place d’un comité de suivi, afin d’assurer la continuité des discussions et la transparence dans la transformation des recommandations en textes législatifs.

Quant au comité ad hoc annoncé par le président pour traduire les recommandations en projets de loi, l’opposition, selon elle, attend d’y être formellement conviée pour y participer. « Nous espérons que ce comité sera réellement inclusif. En tout cas, notre volonté de poursuivre les échanges est intacte », a-t-elle conclu.