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DROITS HUMAINS AU SÉNÉGAL | AMSATOU SOW SIDIBÉ ALERTE SUR LES DÉFIS PERSISTANTS ET APPELLE À DES RÉFORMES URGENTES

a-la-une
07 déc. 2025
a-la-une

Invitée de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, la professeure Amsatou Sow Sidibé, présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), a dressé un état des lieux sans complaisance de la situation des droits humains au Sénégal. Pour elle, malgré les efforts réalisés, de nombreux défis majeurs demeurent.

Interrogée sur le bilan des droits humains dans le pays, la juriste a rappelé que le Sénégal partage des réalités communes avec d’autres nations, y compris les grandes démocraties : « C’est le même bilan qu’aux États-Unis, en France, en Chine, en Côte d’Ivoire, au Bénin et partout dans le monde. La perfection dans les droits humains n’existe nulle part. C’est une quête permanente. » Une manière d’insister sur l’exigence d’amélioration continue, quel que soit le niveau de développement institutionnel.

Pour la présidente de la CNDH, la paix sociale constitue le premier fondement de tout progrès : « Tant qu’il n’y a pas la paix, on ne peut pas se préoccuper de la santé, de l’éducation, du travail ou de la démocratie. »

Elle alerte également sur la situation des prisons sénégalaises, un sujet particulièrement sensible :« On doit les considérer comme des êtres humains. Il y a beaucoup de réformes à faire et nous attendons le ministre de la Justice rapidement. Chaque seconde de retard est un problème. »

Concernant les violences basées sur le genre, la professeure rappelle que les chiffres officiels sont largement en deçà de la réalité : « Beaucoup de violences se passent à huis clos. Les femmes souffrent encore de différentes formes de violences. »

Face à ces défis, Amsatou Sow Sidibé détaille la stratégie adoptée par la Commission : « Il ne se passe pas un mois sans que nous organisions une rencontre avec tous les acteurs. Nos actions sont inclusives : experts, maîtres coraniques, imams, magistrats, médecins… Tout le monde est invité. » La CNDH mène également des formations auprès des forces de défense et de sécurité pour renforcer leur maîtrise des droits humains, et entend étendre cette démarche à la gendarmerie et à l’administration pénitentiaire.

La professeure plaide pour une utilisation plus raisonnée de la détention : « La prison doit être l’exception, pas le principe. Peu de personnes doivent y aller. On ne peut pas jeter quelqu’un en prison pour la moindre faute. »

Elle insiste aussi sur la lenteur des procédures : « Il faut plus de magistrats. La célérité est un principe du droit pénal. Sans cela, on remet en cause les droits humains. » Pour désengorger les prisons, elle propose davantage de solutions alternatives : Bracelets électroniques ; Travaux d’intérêt général ; Peines de substitution pour les infractions mineures

Un exemple qu’elle dénonce :« On voit une personne qui a volé un œuf et on le met en prison… Cela détruit des vies. »

Le message de la présidente de la CNDH est clair : le Sénégal doit accélérer ses réformes pour garantir pleinement les droits humains, notamment dans les prisons, la justice et la protection des femmes. Pour elle, chaque retard dans l’action publique se traduit par des souffrances, des injustices et des violations évitables.

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