Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, le directeur exécutif de LEGS AFRICA, Élimane Kane, s’est prononcé sur les critiques formulées par les nouvelles autorités à l’égard de l’institution judiciaire. Pour lui, dans une République, la séparation des pouvoirs doit rester un principe intangible et les responsables institutionnels doivent incarner cet esprit républicain.

« Chacun doit éviter des déclarations qui fragilisent l’autre pouvoir institutionnel », a-t-il rappelé, estimant que le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre et la justice doivent travailler dans le respect mutuel. Selon lui, il est essentiel de distinguer l’engagement politique partisan de la gestion de l’État, qui doit rester une continuité et non une source de fragilisation des institutions.

Concernant les pressions exercées par certains militants du parti PASTEF sur la justice, notamment au sujet des événements de mars 2021, Élimane Kane a reconnu la légitimité de la quête de vérité et de justice. Toutefois, il met en garde contre une confrontation inutile entre institutions et acteurs politiques.

« On ne peut pas dire que le Sénégal est une démocratie et qu’à chaque élection il y a des morts. Pour régler cela, il faut des sanctions. Il ne peut pas y avoir de réconciliation sans vérité. La justice doit traiter rapidement ces dossiers », a-t-il insisté.

Pour Élimane Kane, la stabilité et la crédibilité de l’État passent par des institutions fortes, consolidées et respectées, au-delà des rivalités politiques.