
ÉLIMANE KANE PRÔNE UNE RÉFORME GLOBALE ET HOLISTIQUE DU SYSTÈME DE GOUVERNANCE

Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Élimane Kane, directeur exécutif de LEGS AFRICA, s’est prononcé sur la nouvelle loi relative à la déclaration de patrimoine. Selon lui, si la Constitution encadre la question pour le président de la République, elle ne l’oblige toutefois pas à déclarer ses biens à la fin de son mandat, une lacune qu’il juge nécessaire de combler par une réforme en profondeur.
« Ce qu’on cherche dans ces lois, c’est d’empêcher l’enrichissement illicite au pouvoir. Pour que cela soit efficace, il faut aller jusqu’au bout », a-t-il affirmé. Pour Élimane Kane, la lutte contre la corruption et les circuits d’enrichissement illicite ne peut se limiter à des mesures ponctuelles. Elle doit s’inscrire dans une refondation globale du système de gouvernance.
Il estime ainsi qu’une modification constitutionnelle s’impose, soit par le biais de l’Assemblée nationale, soit par référendum afin de donner une caution populaire aux réformes. Cette démarche permettrait notamment d’imposer au président de la République une déclaration de patrimoine à son entrée et à sa sortie de fonctions.
Par ailleurs, il a évoqué la question des fonds spéciaux dont bénéficie le chef de l’État, mais aussi d’autres avantages accordés aux hautes autorités (Premier ministre, président de l’Assemblée nationale, etc.), qu’il juge sources potentielles d’abus. « Ces largesses doivent être revues, comme les nouvelles autorités l’avaient elles-mêmes promis avant leur arrivée au pouvoir », a-t-il rappelé.
Pour le directeur exécutif de LEGS AFRICA, cette réforme ne peut être cosmétique. « Il ne s’agit pas de mettre du vernis sur de vieux meubles et de les présenter comme neufs. Il faut changer les meubles carrément », a-t-il illustré, appelant à une réforme constitutionnelle profonde, adaptée aux réalités socioculturelles du pays.