Dans un contexte politique marqué par des appels récurrents à une meilleure gouvernance institutionnelle, la perspective d’une révision prochaine de la Constitution sénégalaise alimente les débats. Parmi les réformes annoncées, la volonté de réduire l’hyperprésidentialisme occupe une place centrale. Pour Babacar Fall, membre de la société civile, cette réforme est non seulement opportune, mais également nécessaire.

« Depuis des décennies, tout le monde se plaint du fait qu’on a aujourd’hui un hyperprésidentialisme »,affirme-t-il. En effet, les critiques contre la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du chef de l’État ne datent pas d’hier. Déjà, les conclusions des Assises Nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) recommandaient un rééquilibrage en faveur d’un système plus partagé.

Dans cette optique, le renforcement des pouvoirs du Premier ministre est envisagé comme une piste crédible. Si ce dernier exerce déjà certaines fonctions déléguées par le président, Babacar Fall souligne la nécessité de constitutionnaliser ces compétences afin d’éviter les flous juridiques et politiques.

« Il faut aller dans le sens de les constitutionnaliser. Et c’est ça qui peut nous éviter des situations hybrides où chacun peut interpréter selon ses intérêts », estime-t-il.

Pour les acteurs engagés dans la consolidation de la démocratie sénégalaise, il ne s’agit pas de vider la présidence de sa substance, mais de clarifier les responsabilités et de favoriser un équilibre plus sain entre les institutions exécutives. Cela permettrait aussi une meilleure redevabilité et limiterait les risques de dérives autoritaires.