Invité de l’émission Champ contre Champ ce jeudi 11 septembre, Matar Sall, nouveau coordinateur général du Forum civil, a présenté sa vision. Il a réaffirmé l’engagement de son organisation pour la transparence, la bonne gouvernance et le respect de l’État de droit, tout en appelant à une société civile plus proche des citoyens.

Première sortie médiatique remarquée pour Matar Sall, nouveau coordinateur général du Forum civil. Invité ce jeudi 11 septembre de l’émission Champ contre Champ, il a exposé sa vision du rôle de la société civile au Sénégal, en réaffirmant les missions fondamentales de son organisation : veiller au respect des institutions, promouvoir la transparence et défendre les intérêts des citoyens.

Dès les premières minutes de l’émission, Matar Sall a tenu à saluer l’héritage du Forum civil, tout en insistant sur la nécessité de renforcer sa proximité avec les populations.

« L’efficacité de la société civile ne se mesure pas uniquement à sa capacité de plaidoyer, mais à son enracinement dans les réalités quotidiennes des citoyens », a-t-il souligné.

Pour lui, cette proximité est la condition indispensable pour porter des revendications crédibles et peser sur les politiques publiques.

Sur la question souvent sensible du financement, Matar Sall a été catégorique. Le Forum civil, affirme-t-il, reçoit des fonds dans le cadre de projets et de partenariats respectant strictement la législation en vigueur.

« Nous évoluons dans un État de droit. Toutes nos ressources sont encadrées, traçables et utilisées en toute transparence », a-t-il précisé, balayant d’éventuels soupçons sur l’indépendance de l’organisation.

Abordant les enjeux de gouvernance, le nouveau coordinateur a plaidé pour une gestion plus rigoureuse et plus transparente des finances publiques. Selon lui, l’efficacité de l’action publique dépend d’une réelle capacité de l’État à prioriser, contrôler et rendre compte.

Il a également appelé à une vigilance accrue sur les contrats de l’État, en particulier dans les secteurs stratégiques comme les infrastructures, l’énergie ou les ressources naturelles : « Ces contrats doivent servir l’intérêt général. Ils ne peuvent devenir des outils d’enrichissement personnel », a-t-il martelé.

Sur le plan économique, Matar Sall a insisté sur l’urgence d’un plan de redressement crédible, adossé à des indicateurs mesurables, loin des effets d’annonce.

La lutte contre la corruption, un combat central

Au cœur de son intervention, la lutte contre la corruption reste, selon lui, le socle de toute démocratie fonctionnelle. Il a réaffirmé l’engagement du Forum civil à jouer pleinement son rôle de vigie et d’alerte.

« La transparence et l’accès à l’information sont des piliers fondamentaux pour renforcer la démocratie et garantir la liberté d’expression », a-t-il déclaré, appelant à protéger l’espace civique et à encourager la participation citoyenne.

Interrogé sur le récent remaniement ministériel, Matar Sall a choisi de recentrer le débat sur les institutions :

« Le remaniement est une prérogative exclusive du Président de la République. Le Forum civil ne s’intéresse pas aux personnes, mais au fonctionnement des institutions », a-t-il tranché.

Un message clair qui traduit la volonté du Forum civil de s’éloigner des polémiques politiciennes pour se concentrer sur les principes de bonne gouvernance et le respect des règles républicaines. Matar Sall trace les grandes lignes de son mandat à la tête du Forum civil : défendre l’État de droit, interpeller sans complaisance, et maintenir un dialogue permanent avec les citoyens. Un cap assumé, dans un contexte national marqué par des défis économiques, sociaux et institutionnels majeurs.