Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a exhorté les citoyens à « s’abstenir de poser un quelconque acte de nature à fragiliser notre institution judiciaire ». Cet appel a été lancé samedi dernier lors de l’Assemblée générale de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS).

Reconnaissant que la justice sénégalaise souffre depuis quelques années d’une perception négative auprès d’une partie de la population, le Garde des Sceaux a déploré des critiques « souvent excessives et dépourvues d’objectivité ». Selon lui, ces attaques nuisent à la démocratie en construction et à l’instauration d’un climat des affaires favorable à l’émergence. « On doit se garder de confondre critiques et discrédit », a-t-il martelé, tout en rappelant que l’activité du magistrat, comme toute activité humaine, n’est pas parfaite mais reste ouverte aux critiques constructives.

Le ministre a profité de l’occasion pour féliciter l’équipe sortante de l’UMS et rappeler les efforts en cours pour moderniser le secteur. Malgré les contraintes budgétaires, le Centre de formation judiciaire (CFJ) conservera son quota annuel de recrutement d’auditeurs de justice. Les capacités d’accueil seront renforcées grâce à la construction, sur 6 hectares à Sébi-Ponty, d’un Institut de formation des magistrats et autres professionnels du droit.

Par ailleurs, des crédits importants sont prévus pour l’équipement des juridictions, avec des commandes en cours devant être livrées avant la fin de l’année. Le ministre a aussi annoncé le lancement, pour la première fois, d’un projet de dématérialisation de la justice sur cinq ans, doté d’un financement de 750 millions de FCFA. Pour Ousmane Diagne, la justice demeure l’un des piliers fondamentaux de l’État, qui nécessite des institutions fortes pour garantir une postérité durable.