
LFR 2 2025 : CHEIKH DIBA DÉFEND UN BUDGET DE REDRESSEMENT AXÉ SUR LE SOCIAL, LE MONDE RURAL ET LA SOUVERAINETÉ FINANCIÈRE

Face aux députés ce mardi, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a vigoureusement défendu la seconde Loi de finances rectificative (LFR 2) 2025, présentée comme un instrument de correction, de justice sociale et de souveraineté économique. Entre urgences estudiantines, difficultés du monde rural et choix assumés en matière de financement, le ministre a apporté des éclairages destinés à rassurer la représentation nationale.
Cheikh Diba a tenu à réaffirmer que l’éducation et la santé demeurent les « priorités absolues » de l’action gouvernementale. Il a insisté sur le fait que les crédits alloués à ces secteurs sont « protégés et sanctuarisés » dans la LFR 2.
S’agissant de l’enseignement supérieur, il a annoncé l’intégration d’une enveloppe de 11,8 milliards de FCFA destinée à la régularisation des bourses étudiantes, afin de mettre un terme aux retards de paiement qui affectent les étudiants.
Dans le secteur de la santé, le ministre a garanti le maintien des financements dédiés aux soins essentiels, tout en assurant la continuité du soutien de l’État à l’Assurance Maladie Universelle (AMU).
Interpellé sur la situation du monde rural, Cheikh Diba a reconnu la persistance de difficultés importantes, malgré l’effort budgétaire consenti par l’État, qui a porté les subventions agricoles de 120 à 130 milliards de FCFA. Il a toutefois assuré que des mesures concrètes sont en cours pour permettre une amélioration rapide de la situation des producteurs. L’objectif, a-t-il expliqué, est de permettre aux paysans de percevoir sans délai les revenus issus de leurs récoltes, donnant ainsi à l’exécution budgétaire une forte « dimension humanitaire ».
Sur le plan du financement, le ministre a défendu le choix stratégique de privilégier le marché financier de l’UEMOA plutôt que le recours systématique aux bailleurs multilatéraux comme le FMI. Conscient des critiques relatives au coût plus élevé de la dette intérieure, estimé entre 6 et 7 % contre environ 2 % pour les financements multilatéraux, Cheikh Diba a invoqué une logique de souveraineté financière. Selon lui, la mobilisation des ressources domestiques permet de réduire la dépendance vis-à-vis des investisseurs étrangers, tout en veillant à une gestion rigoureuse de la liquidité afin de ne pas pénaliser le financement des PME et des ménages.
Abordant la question sensible de la transparence des finances publiques, le ministre a réaffirmé sa volonté de rompre avec les pratiques d’opacité du passé. Il a indiqué que la LFR 2 2025 constitue également un outil de correction budgétaire, destiné à identifier et à contrôler l’ensemble des « dettes cachées ». À ce titre, il a justifié la réaffectation de 200 milliards de FCFA précédemment mal comptabilisés, dans le but de rétablir la sincérité des comptes publics conformément aux standards internationaux.
Cheikh Diba a lancé un appel à l’unité et à la responsabilité collective, soulignant que la gestion des finances publiques repose désormais sur les principes d’indépendance et de transparence. « La transparence ne se décrète pas, elle se démontre », a-t-il déclaré, invitant l’ensemble des Sénégalais à soutenir ce budget de redressement afin de tourner la page des erreurs passées et de préparer sereinement l’exercice budgétaire 2026.





