
OFNAC : MOUSTAPHA KÂ DÉCLINE SA FEUILLE DE ROUTE ET PRÔNE UNE LUTTE MÉTHODIQUE CONTRE LA CORRUPTION

Une nouvelle ère s’ouvre à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Nommé à la tête de l’institution, le magistrat Moustapha Kâ a officiellement pris fonction hier, lors d’une cérémonie de passation de service marquée par la présentation de sa vision et de ses priorités.
Conscient de l’ampleur de la mission qui lui est confiée, le nouveau président de l’OFNAC a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, Serigne Bassirou Guèye, saluant un leadership qui a permis de « consolider les fondations institutionnelles » de l’organe et de renforcer sa crédibilité dans la prévention, la détection et la dénonciation des pratiques de fraude et de corruption. Il a également reconnu le travail « acharné » des membres sortants, sans lequel, selon lui, les résultats obtenus n’auraient pas été possibles.
Moustapha Kâ a tenu à rappeler que la lutte contre la corruption ne saurait être menée dans la précipitation. « Elle se construit dans la durée, par la méthode, par l’exemplarité et par l’intelligence collective », a-t-il affirmé, annonçant ainsi une série d’innovations destinées à renforcer l’efficacité de l’OFNAC.
Parmi les réformes majeures annoncées figure la clarification du périmètre d’intervention de l’institution. Désormais, la loi exclut explicitement les missions d’audit et de lutte contre la fraude, en tant qu’infraction autonome, du champ de compétence de l’OFNAC. Un recentrage que le nouveau président estime salutaire, car il permettra à l’institution de se concentrer pleinement sur son cœur de métier : la prévention, la détection et la lutte stratégique contre la corruption, dans une approche fondée sur l’analyse des risques et la redevabilité publique.
Autre axe important de sa feuille de route : l’accès à l’information publique. Moustapha Kâ considère la transparence comme un pilier essentiel de la gouvernance démocratique, en ce qu’elle éclaire le débat public, renforce la redevabilité et valorise le travail des agents de l’État. Dans cette dynamique, il a également évoqué la révision des conditions d’assujettissement à la déclaration de patrimoine, désormais élargies et rationalisées par la loi.
La protection des lanceurs d’alerte occupe également une place centrale dans la vision du nouveau président de l’OFNAC. Pour lui, garantir leur sécurité est indispensable pour libérer la parole éthique et accroître l’efficacité de la lutte contre la corruption.
« Nous voulons une nouvelle OFNAC, plus lisible, plus solide juridiquement, plus respectueuse des droits fondamentaux et plus exigeante en matière de gouvernance », a déclaré Moustapha Kâ, invitant l’ensemble des agents à s’engager pleinement dans cette nouvelle dynamique. Il a rappelé qu’une institution forte repose autant sur des règles claires que sur des femmes et des hommes respectés, protégés et valorisés.
De son côté, le président sortant, Serigne Bassirou Guèye, a exprimé sa satisfaction après trois années passées à la tête de l’OFNAC. Il a salué l’engagement des agents et souhaité plein succès à son successeur, convaincu que l’institution poursuivra son rôle central dans la promotion de la bonne gouvernance et de l’intégrité publique.





