De retour à Dakar, l’humoriste et chroniqueur nigérien Mamane était l’invité de la matinale Salam Sénégal pour parler de son nouveau spectacle, Histoire pas drôle d’Afrique, qu’il présentera ce vendredi 13 juin au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose. Un spectacle engagé qui revisite l’histoire du continent africain à travers le prisme de l’humour.

Dans ce nouveau one-man-show, Mamane plonge son public dans une relecture satirique de l’histoire africaine, remontant à la conférence de Berlin, moment charnière de la colonisation. Pour l’artiste, les maux actuels de l’Afrique le djihadisme, les conflits entre États ou encore les problèmes de gouvernance trouvent en partie leur origine dans ce passé trop souvent occulté ou mal raconté.

« Ce spectacle parle du Gondwana, bien sûr, mais surtout de l’histoire de l’Afrique. J’essaie d’établir un diagnostic avec humour pour comprendre comment on en est arrivé là », explique-t-il.

Convaincu que l’humour doit être un levier de conscientisation, Mamane assume une posture d’humoriste engagé. « Quand on monte sur scène, qu’on fait payer un ticket, on doit respecter le public. L’humoriste doit être meilleur que les vidéos drôles de TikTok. Il doit éveiller, informer, éduquer », lance-t-il, appelant ses jeunes collègues à plus de rigueur intellectuelle.

Il les encourage à s’instruire : « L’humoriste doit être cultivé. Lire l’histoire, la science, la linguistique… Il faut comprendre le monde pour le rendre drôle. »

Au-delà de la scène, Mamane entend jouer un rôle de mentor. Après Le Parlement du rire et Abidjan capitale du rire, il a lancé un comedy club à Abidjan, et ambitionne désormais de créer une école dédiée aux métiers de l’humour : formation des humoristes, des techniciens et des scénaristes.

« Mon défi aujourd’hui, c’est de structurer ce secteur. Les jeunes talents africains ont besoin d’un cadre pour se former, s’exprimer et professionnaliser leur art », affirme-t-il.

Avec Histoire pas drôle d’Afrique, Mamane ne se contente pas de faire rire. Il fait réfléchir. Et surtout, il fait parler l’Afrique… par elle-même.