L’ancien président nigérian Muhammadu Buhari est décédé ce dimanche 13 juillet 2025 à l’âge de 82 ans, dans une clinique londonienne, à la suite d’une longue maladie. L’annonce a été faite par Garba Shehu, son ancien porte-parole, sur les réseaux sociaux.

Figure majeure de la vie politique et militaire du Nigeria, Buhari a marqué l’histoire du pays en étant à la fois chef d’État militaire dans les années 1980 et président élu à deux reprises, de 2015 à 2023.

Né en 1942, Muhammadu Buhari gravit les échelons de l’armée nigériane jusqu’au grade de général-major. Il prend le pouvoir en décembre 1983 à la faveur d’un coup d’État qui renverse le président civil Shehu Shagari. Son régime, marqué par une politique de rigueur et de lutte contre la corruption, est lui-même balayé en août 1985 par un autre putsch, dirigé cette fois par le général Ibrahim Babangida.

Après une traversée du désert de plusieurs décennies, Buhari revient sur le devant de la scène en 2015, en remportant l’élection présidentielle face au sortant Goodluck Jonathan. Ce succès historique fait de lui le premier candidat de l’opposition à battre un président en exercice au Nigeria. Il est réélu en 2019 pour un second mandat qu’il achève en mai 2023, avant de céder la place à Bola Ahmed Tinubu.

Durant sa présidence, Buhari a mené une gouvernance centrée sur la lutte contre la corruption, la sécurité intérieure – notamment face à la menace de Boko Haram – et la redynamisation de l’économie nigériane. Cependant, sa santé fragile, souvent au cœur des préoccupations, l’a régulièrement conduit à effectuer des séjours médicaux prolongés à Londres.

Dans un communiqué officiel, le président en exercice Bola Ahmed Tinubu a confirmé le décès de son prédécesseur, survenu vers 16h30, heure de Londres. Le président Tinubu a personnellement présenté ses condoléances à la veuve du défunt, Mme Aishat Buhari, et a dépêché le vice-président Kashim Shettima au Royaume-Uni pour accompagner la dépouille de l’ancien président jusqu’au Nigeria.

Les détails des funérailles seront communiqués ultérieurement, mais tout porte à croire qu’ils suivront les rites islamiques, conformément à la tradition et au souhait de la famille du défunt.

Le Nigeria perd ainsi l’une de ses figures les plus influentes, dont le parcours symbolise à la fois la complexité et l’évolution de la vie politique du pays le plus peuplé d’Afrique.