Le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC) poursuit sa montée en puissance. Avec 13,5 milliards de francs CFA déjà engagés, le programme affiche un taux d’exécution de 46 %, a annoncé mercredi le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, lors d’une réunion d’évaluation consacrée aux avancées de ce dispositif stratégique. Selon lui, les effets commencent à se matérialiser sur le terrain. « Il reste beaucoup à faire, mais la vie reprend dans certaines parties de la Casamance », a-t-il souligné, évoquant les infrastructures de base déjà livrées.

L’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), maître d’œuvre du PDC, a présenté les réalisations des troisième et quatrième trimestres. Elle indique que, rien qu’en 2025, les investissements ont permis à 117 villages d’entamer ou de finaliser le retour des populations. Au total, 4 755 ménages de Bignona, Oussouye et Ziguinchor ont regagné leurs localités cette année, après avoir été déplacés en raison du manque d’infrastructures ou des exactions du MFDC. En 2024, ils étaient 4 047.

Sur le plan budgétaire, les infrastructures livrées au premier semestre ont mobilisé 9,5 milliards de francs CFA, couvrant des projets d’hydraulique, de santé, de protection sociale et d’état civil. Pour le dernier trimestre, 1,16 milliard reste à exécuter.

Si les communautés bénéficiaires saluent les progrès, elles appellent à accélérer les travaux et à résoudre les litiges fonciers émergents. Le comité de pilotage du PDC, lui, plaide pour une prolongation de la durée du programme au-delà de 2026, ainsi que pour le renforcement des dispositifs sécuritaires, avec notamment l’acquisition récente de deux machines de déminage.

Longtemps plombée par l’un des plus vieux conflits du continent, la Casamance amorce ainsi une nouvelle phase. Depuis les opérations militaires de 2020 contre les bases rebelles, le retour des populations s’intensifie et les signaux de normalisation se multiplient, même si le chemin vers une stabilisation durable reste jalonné de défis.