Pour la première fois depuis sa création en 2008, le bureau du Conseil Régional du Laïcat de l’Afrique de l’Ouest (CRLAO) reçoit une reconnaissance officielle des évêques de la région. À sa tête, le professeur sénégalais Philippe Tine, élu en novembre 2024, voit ainsi son mandat renforcé par l’autorité épiscopale.

La signature de ce document, le 7 juillet 2025, par Monseigneur Alexis Touabli Youlo, président des Conférences Épiscopales Réunies de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), marque un tournant. Pour Philippe Tine, également président du laïcat sénégalais, il s’agit d’un signal fort envoyé aux fidèles : « Cette reconnaissance confirme que notre engagement laïc dans l’Église est essentiel et désormais pleinement assumé. »

Composé de membres venus de plusieurs pays – Sénégal, Burkina Faso, Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire – le bureau du CRLAO incarne la diversité de l’Afrique de l’Ouest. Il est épaulé par neuf secrétariats thématiques chargés de la paix, de la formation, du dialogue interreligieux ou encore de la famille.

Cette reconnaissance est aussi le fruit d’un travail de fond engagé par le nouveau bureau, avec l’appui du Père Vincent de Paul Boro, assistant ecclésiastique du CRLAO. En quête de légitimité et d’efficacité, le groupe dirigeant avait expressément sollicité cette validation officielle pour asseoir son action.

Le mandat du CRLAO s’inscrit dans une triple ambition : structurer : en soutenant la mise en place de conseils du laïcat dans tous les pays de la région. Former : en développant les capacités des leaders laïcs, notamment chez les jeunes et les femmes et Pacifier : en positionnant le laïcat comme acteur dans la prévention des conflits et la promotion de la paix.

Un financement triennal déjà obtenu permettra de lancer des programmes de formation dans plusieurs pays.

Vers une Église plus synodale

Ce pas vers la reconnaissance s’inscrit dans une dynamique post-synodale. Le Synode sur la synodalité, clôturé à Rome en 2024, avait mis en avant le rôle crucial des laïcs dans la vie de l’Église. Philippe Tine y voit un encouragement :

« Il est temps que l’on comprenne que le laïcat n’est pas périphérique, mais central dans la mission ecclésiale. »

Il en appelle à une véritable conversion pastorale dans les diocèses où la responsabilité partagée entre clercs et laïcs peine encore à s’implanter.

Avec cette reconnaissance, le CRLAO espère impulser une dynamique nouvelle à l’échelle sous-régionale. Dans une région confrontée à de nombreux défis – instabilité, pauvreté, fractures sociales – l’Église peut jouer un rôle décisif. Mais cela suppose un laïcat formé, engagé et reconnu.

« Travaillons à faire émerger une génération de laïcs conscients, responsables et missionnaires », lance Philippe Tine, convaincu que la vitalité de l’Église passe désormais par un partenariat renouvelé entre tous ses membres.