L’économiste Thiémokho Diop signe un ouvrage intitulé « Révolution pour un Sénégal prospère dans une Afrique souveraine ». Un texte-programme dans lequel il propose une refonte en profondeur du modèle politique, économique et social du pays, tout en plaçant l’avenir du Sénégal dans une dynamique africaine de souveraineté et d’industrialisation.

Pour Thiémokho Diop, la révolution commence par une reconquête culturelle. Il plaide pour la promotion du wolof au rang de seconde langue officielle, ainsi que pour une reconfiguration du système éducatif autour de l’histoire et du patrimoine sénégalais et africain. L’objectif : consolider l’identité collective et bâtir un socle culturel capable de soutenir un développement durable.

Repenser l’architecture institutionnelle

Son projet s’accompagne de propositions fortes pour réorganiser l’État. L’auteur défend un régime présidentiel clarifié, marqué par la suppression du poste de Premier ministre au profit d’un Vice-président. Il appelle également au retour du bicaméralisme ( Assemblée nationale et Sénat ) et propose de remplacer le Conseil constitutionnel par une Cour suprême unique, afin de renforcer l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs.

Sur le plan social, l’auteur met en avant une série de réformes structurelles. Il propose la création d’un Registre national de sécurité sociale (RNSS) adossé à un Numéro unique de sécurité sociale (NUSS) pour chaque citoyen. L’auteur défend aussi l’adoption d’une loi sur l’assurance-chômage, une innovation majeure dans le paysage sénégalais.

Un modèle économique industrialisant

L’ouvrage développe une stratégie économique axée sur l’équité territoriale et la montée en puissance industrielle. Diop préconise la création de sept Régions Économiques (RE) et la mise en place de l’Agence sénégalaise pour l’Investissement et le Développement Industriel (ASIDI), dotée de 5 000 milliards FCFA sur cinq ans. Cette nouvelle structure serait notamment chargée de piloter le programme « Retour des compétences au pays » (RCP) pour mobiliser les talents de la diaspora.

L’essai élargit la perspective au niveau continental. Avec le concept « L’Afrique fabrique pour l’Afrique » (AFA), Diop appelle à une souveraineté industrielle africaine et à une intégration économique renforcée. Il prône une monnaie unique, la création d’une Banque centrale africaine (BCA) et une réforme profonde de l’Union africaine.

À travers cet ouvrage, Thiémokho Diop entend nourrir le débat public en proposant un modèle alternatif, articulé autour de la souveraineté, de la modernisation institutionnelle et de l’industrialisation. Un projet qui ambitionne d’ouvrir une nouvelle voie pour le Sénégal et pour l’Afrique.