
SANCTIONNÉ PAR WASHINGTON, MAME MANDIAYE NIANG SALUE LA SOLIDARITÉ NATIONALE ET RÉAFFIRME LA MISSION DE LA CPI

Le procureur adjoint sénégalais de la Cour pénale internationale (CPI), Mame Mandiaye Niang, est revenu dans un entretien exclusif accordé à la RTS sur les sanctions américaines le visant. Malgré cette mesure jugée « injuste », le magistrat a exprimé sa reconnaissance pour le soutien massif reçu du Sénégal et réaffirmé l’indépendance de la justice internationale.
« Je tenais à exprimer toute mon émotion devant ces manifestations de solidarité, à commencer par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko », a déclaré le magistrat. Selon lui, cette mobilisation renforce sa détermination à défendre une justice indépendante face aux pressions extérieures.
Mame Mandiaye Niang a dénoncé l’attitude des États-Unis, qui se présentent comme « champions de l’État de droit » mais contestent la compétence de la CPI dès lors que leurs ressortissants ou leurs alliés sont concernés. « Ce serait dommage qu’à travers certaines contrariétés, on puisse remettre en cause un tel outil de justice internationale », a-t-il ajouté, rappelant l’importance historique du processus ayant conduit à la création de la Cour.
Selon le procureur adjoint, la décision américaine s’explique par le refus de Washington de voir ses citoyens jugés par la CPI, notamment dans le cadre des enquêtes sur l’Afghanistan et la Palestine. « Les États-Unis estiment que toute action d’enquête visant leurs ressortissants ou leurs alliés est un acte hostile », a-t-il expliqué.
Concernant la procédure ouverte contre Israël, le magistrat a rappelé que la reconnaissance de la Palestine comme membre de la CPI donnait compétence à la Cour pour enquêter sur les crimes commis sur son territoire. « Le droit pénal est attaché à la territorialité. Ce qui se passe sur le territoire d’un État partie nous donne compétence », a-t-il précisé.
Mame Mandiaye Niang a insisté sur le rôle central des juges de la CPI, garants de l’impartialité des décisions. « Nous avons des juges indépendants. Les contestations de compétence sont examinées par eux, mais des décisions existent déjà qui confirment notre légitimité à agir dans le cas de la Palestine », a-t-il rappelé.