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SERIGNE MOUHAMMADOU LAMINE BARA : LE KHALIFE QUI SERVAIT AVANT DE COMMANDER

a-la-une
10 août 2025
a-la-une

Il est des destins qui semblent tissés dès l’aube de la vie dans les fils d’une mission spirituelle. Celui de Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké, né en 1921 à Touba, appartient à cette lignée rare où le service de Dieu et la fidélité à l’œuvre d’un saint se mêlent intimement. Petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme, il est le premier de cette descendance à accéder au khalifat général, portant ainsi, sur ses épaules déjà aguerries par le service, le manteau sacré du guide de la communauté.

Affectueusement surnommé El Hadji Bara, il portait le nom prestigieux de son homonyme, Serigne Mouhammadou Lamine Bara, fils de Serigne Touba. C’est auprès de ce dernier qu’il fit ses premiers pas dans la lumière du savoir. Là, il mémorisa le Coran, en apprit les règles de récitation et la science de la calligraphie. Mais plus qu’un apprentissage formel, ce fut une initiation profonde : il s’abreuva aux sources de la science religieuse, façonnant en lui un esprit nourri de la tradition et une âme trempée dans la dévotion.

Très tôt, il fut rappelé auprès de son père, Serigne Fallou Mbacké, deuxième Khalife général des Mourides. Mais leur lien n’était pas seulement celui du sang : à l’image de la relation entre Serigne Fallou et Serigne Touba, il fit de son père son guide spirituel, son maître et son modèle. Chargé de missions délicates, il fut son homme de confiance, guidant des groupes de pèlerins à La Mecque et remplissant des tâches qui demandaient courage, abnégation et sens du devoir.

El Hadji Bara n’était pas seulement un serviteur dévoué, il était un homme d’une ouverture rare. Sa maîtrise de l’arabe et du français lui donnait une aisance dans la communication, et son sens de l’organisation était unanimement reconnu. Il dirigea des travaux, unit des volontés, et sut allier tradition et méthode. Très proche de Serigne Saliou Mbacké, dont il fut le chauffeur pendant sept années, et de Serigne Abdou Khadre qu’il accompagnait fidèlement à la Grande Mosquée pour la prière du vendredi, il tissa des liens fraternels avec tous les héritiers de Khadimou Rassoul.

Il participait, de ses propres mains, aux travaux champêtres de Khelcom, dans l’effort collectif du défrichage, de l’entretien et des récoltes. Depuis l’inauguration de la Grande Mosquée de Touba en 1963, il y était presque chaque vendredi, fidèle à l’appel de la prière comme à un rendez-vous sacré. Sa bonté de cœur, sa générosité spontanée et sa parole franche lui valurent l’estime de tous.

Le 28 décembre 2007, à l’âge de 82 ans, il fut désigné sixième Khalife général des Mourides, succédant à Serigne Saliou Mbacké. C’était la première fois qu’un petit-fils de Serigne Touba accédait au plus haut rang de la communauté. Durant les trente mois de son khalifat, il insuffla un souffle nouveau : modernisation du Kazou Rajab, embellissement et décoration de la Grande Mosquée, ouverture aux médias et aux nouvelles technologies, mise en place d’une structure de communication, nomination d’un porte-parole officiel. Il œuvra également à l’achèvement de grands chantiers de Touba et posa, le 5 décembre 2009, la première pierre de la mosquée Massalikoul Jinaan, en présence du chef de l’État de l’époque Maître Abdoulaye Wade.

Mais plus encore que ses réalisations matérielles, c’est sa vision rassembleuse et son humilité profonde qui marquèrent les cœurs. Il ne revendiqua jamais l’ambition de diriger ; il servit tous ses prédécesseurs avec loyauté, sans distinction. Même au sommet de l’autorité spirituelle, il demeurait accessible, accueillant chaque sollicitation comme un devoir sacré.

Le 30 juin 2010, El Hadji Bara fut rappelé à Dieu, laissant un vide immense et un sentiment d’inachevé. Son khalifat fut bref, mais son héritage spirituel et moral reste, lui, profondément ancré. Bâtisseur, rassembleur, serviteur humble de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba, il incarne cette génération de guides dont la grandeur se mesure moins à la durée du règne qu’à la profondeur de l’empreinte.

Ainsi, dans la mémoire des Mourides, Serigne Mouhammadou Lamine Bara Mbacké demeure cette lumière douce mais ferme, qui éclaire encore le chemin tracé par Khadimou Rassoul, rappelant que servir est le plus haut degré du leadership.

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