
STATUT DU CHEF DE L’OPPOSITION | MAÎTRE OMAR YOUM ESTIME QUE LE CHEF DE L’OPPOSITION DEVRAIT ÊTRE LA PERSONNALITÉ ARRIVÉE DEUXIÈME À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Maître Omar Youm, avocat, maire de Thiadiaye et figure de proue de l’Alliance pour la République (APR), était l’invité de l’émission politique En Vérité sur Radio Sénégal. Il s’est exprimé avec franchise sur des questions institutionnelles sensibles : le statut du chef de l’opposition et le débat sur la réforme des organes électoraux, notamment le passage éventuel de la CENA à une CENI.
Abordant la question du chef de l’opposition, Maître Youm a souligné la nécessité de clarifier ce rôle en fonction du régime politique en vigueur : « Je pense qu’on doit donner un statut au chef de l’opposition pour qu’il puisse donner son opinion sur la marche du pays, qu’il soit associé aux grandes décisions et qu’il ait des moyens pour fonctionner. C’est cela aussi la démocratie. »
Dans l’état actuel du régime, qu’il qualifie de « presque présidentiel », il estime que le chef de l’opposition devrait être la personnalité arrivée deuxième à l’élection présidentielle. « C’est ce qui est cohérent avec notre système actuel », explique-t-il.
Dans la perspective d’une évolution vers un régime parlementaire, il considère que le chef de l’opposition devrait être celui qui dirige un groupe parlementaire. « On doit discuter de tout cela en fonction de la caractérisation du régime en place. Les élections sont cycliques, ce n’est pas une donnée stable. »
Sur la réforme des institutions électorales, notamment la possible transformation de la Commission électorale nationale autonome (CENA) en Commission électorale nationale indépendante (CENI), Maître Youm se montre pragmatique : « Honnêtement, je n’ai pas de préférence. La CENA fonctionne bien, elle produit ses rapports à chaque élection avec des recommandations utiles. Elle travaille librement avec la justice et l’administration électorale. »
Il estime qu’il n’y a pas de justification crédible à une réforme structurelle de cet organe. « Réformer pour réformer n’a aucun sens. On réforme parce qu’il y a des problèmes ou des crises. Si c’est juste pour changer le nom, cela n’a pas de sens. Les textes encadrant la CENI ou la CENA sont pratiquement les mêmes. »