À peine descendu d’avion après avoir participé à la Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a tenu à s’exprimer sur les récents drames qui ont secoué le pays. Deux personnes sont mortes à Cambérène et une à Rosso, à la suite d’interventions policières qui ont provoqué l’indignation d’une large partie de la population. Des éléments de la police nationale sont directement mis en cause dans ces deux affaires distinctes.

Le chef de l’État n’a pas mâché ses mots. « Une intervention policière ne doit jamais entraîner la mort. Le fait que des citoyens perdent la vie lors d’opérations de maintien de l’ordre ne saurait jamais devenir une banalité », a-t-il déclaré avec gravité.

Le président a assuré que les enquêtes en cours seront menées « en toute impartialité » pour situer les responsabilités, « quel qu’en soit le niveau ». Il a promis que « les sanctions nécessaires seront appliquées avec toute la rigueur et la froideur que cela exige ».

Visiblement marqué, Bassirou Diomaye Faye a affirmé avoir visionné des images « insoutenables et inacceptables » issues des deux interventions. Il a insisté sur la nécessité de faire respecter l’intégrité physique des citoyens, même dans les contextes les plus tendus.

Cette sortie présidentielle intervient dans un climat tendu à Cambérène et Rosso, où les familles des victimes, appuyées par des riverains, réclament justice. Sur les réseaux sociaux et dans la société civile, les appels à une réforme profonde des pratiques policières se multiplient.

Ce drame ravive ainsi le débat sur l’usage de la force au Sénégal, alors que le nouveau pouvoir a promis un État de droit exemplaire et une gouvernance fondée sur la justice et la responsabilité.